Les maladies à transmission hydriques (MTH) constituent un problème de santé publique majeur. Béjaïa, à l'instar des autres wilayas du pays, n'échappe pas aux incidences de ces affections, puisqu'on enregistre encore des situations épidémiques. La dernière en date est celle déclarée, il y a une semaine, dans la commune d'Adekar, entraînant des cas d'hospitalisation sur un total de 390 personnes recensées par les services concernés comme ayant transité par des structures de santé. Le spectre de ces maladies plane toujours. D'autant que la précarité continue à caractériser le système d'alimentation en eau potable, dans les zones rurales notamment. Les MTH, tels le choléra, la fièvre typhoïde, certaines hépatites et autres maladies parasitaires proviennent essentiellement des eaux usées et des milieux souillés. La mauvaise évacuation des eaux usées et l'absence, dans certains cas, de réseaux d'assainissement sont parmi les éléments qui provoquent le risque de contamination des réseaux d'alimentation en eau potable. Un processus encore facilité par la récurrence des fuites et autres ruptures dues à la vétusté des conduites d'AEP qui aboutit parfois à de redoutables cross-connexion. Au-delà du risque de contamination, le problème se répercute aussi, faut-il le noter, sur les exploitations agricoles dont la source d'irrigation peut s'avérer impropres dans quelques cas. A El Flaye, dans la daïra de Sidi Aïch, des déperditions d'eau ont été signalées sur le réseau intercommunal qui dessert aussi Tibane et Tinebdar. On se souvient que de agriculteurs se sont plaints que l'eau « javellisée » qui fuyait de la conduite qui traverse leurs champs tue leurs plantations. Les difficultés financières, conjuguées au manque de moyens matériels, auxquelles est confrontée la majorité des assemblées communales se dressent comme un sérieux écueil pour l'entretien de l'ensemble des réseaux existants et encore plus pour le lancement de projets d'installation ou d'extension de réseaux d'assainissement.« Les réseaux d'assainissement de tous les villages sont directement déversés dans des ravins situés à proximité des zones d'habitation. Ces eaux souillées font leur long parcours pour atteindre l'oued Soummam et ce sans aucune canalisation. Ce qui peut facilement causer une contamination pour des sources d'eau qui peuvent se trouver dans les parages », explique le responsable d'un bureau d'hygiène. Le manque, voire l'absence de système de protection de certains ouvrages hydrauliques (sources, fontaines publiques, réservoirs, puits ...), peut également compromettre lourdement la qualité de l'eau. La vulnérabilité de ces sources peut être aisément constatée dans plusieurs localités rurales de la wilaya de Béjaïa. Souvent non protégées, sans clôtures et exposées à des agressions touchant à l'environnement immédiat de leur emplacement. La propagation des dépôts de déchets et autres matières souillantes à proximité de ces ouvrages est un autre vecteur de danger à mesure qu'approche l'été. B. B. , B. K.