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Qui cherche-t-on à protéger et pourquoi ?
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Publié dans El Watan le 25 - 02 - 2013

Le président Bouteflika a enfin parlé à propos du scandale de Sonatrach et des dernières révélations de la presse italienne relayées par les médias nationaux, impliquant l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, et le neveu de Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères, Farid Bedjaoui, dans des affaires de corruption. Il promet qu'il ne «passera pas sous silence» les informations rapportées par la presse sur ces scandales. Les propos du Président contenus dans un message adressé à l'UGTA, à l'occasion de la célébration du double anniversaire du 24 Février, date de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures, bien que très attendus par l'opinion nationale et les partenaires étrangers, n'ont pas eu, du point de vue de la forme et du vecteur de la communication utilisé à cet égard, l'effet escompté pour y voir un marqueur souligner en caractère gras la volonté politique des hautes autorités politiques du pays pour ouvrir la boîte de Pandore de Sonatrach.
La réaction de Bouteflika aurait certainement eu un plus grand impact politique si elle était intervenue plus tôt, dès que le scandale a éclaté et fut étalé sur les colonnes de la presse étrangère et nationale. Le fait d'avoir, pour une raison ou une autre, temporisé pour réagir a donné libre cours à de légitimes suspicions qui pointent du doigt, au-delà des personnes nommément mises en cause citées dans la presse, tout un système bâti sur les prébendes et le partage de la rente. On ne dirige pas un pays avec une présidence à retardement. Les noms des responsables algériens accusés de faits de corruption dans le scandale de Sonatrach, qui font aujourd'hui la une de la presse internationale, ne sont pas sortis ex nihilo du chapeau des juges italiens. La presse algérienne, dont le journal El Watan, ne cesse depuis plusieurs mois de s'interroger sur la responsabilité de hautes personnalités, dont celle de l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, dans cette gravissime affaire de corruption qui éclabousse Sonatrach.
Et sur le silence des hautes autorités politiques du pays et de la justice devant ces accusations qui sont désormais confirmées de l'étranger par des faits avérés émanant de sources sûres qu'on ne peut pas suspecter de complot contre Sonatrach et l'Algérie. Sonatrach n'est pas n'importe quelle entreprise algérienne. C'est la matrice du développement national, le garant du pain quotidien des Algériens et de l'avenir des générations futures. A ce titre, le traitement plutôt tiède, où la passivité se le dispute à l'expectative, réservé par les pouvoirs publics et la justice à l'affaire Sonatrach – lesquels n'ont montré aucun emballement ni inquiétude devant l'ampleur du scandale et ses répercussions tant au plan intérieur qu'extérieur – a suscité doute et suspicion quant à la volonté de l'Etat d'aller jusqu'au bout de la vérité dans ce dossier.
L'affaire Sonatrach est-elle une affaire strictement interne à l'entreprise, voire de quelques individus comme s'est empressé de le souligner de façon timorée, hier, son président-directeur général, M. Zerguine, dans une déclaration à la Radio Chaîne III ? Ou bien a-t-elle des ramifications et des causes exogènes qui dépassent la faute ou le délit de gestion ? Pourquoi la justice algérienne et le pouvoir politique, à sa tête le président Bouteflika, n'ont-ils pas jugé nécessaire et indispensable de réagir plus tôt, lorsque les enquêteurs du Département de recherche et de sécurité (DRS) de l'armée se sont intéressés, voilà trois ans déjà, aux comptes de Sonatrach ? Pourquoi ne sont-ils pas prestement montés au créneau, ne réagissant qu'après coup, comme ils l'ont fait voilà quelques jours seulement avec beaucoup de retard et une posture qui contraste avec l'ampleur du scandale ? A travers ce silence ou traitement prudent, a-t-on voulu sauver Sonatrach en tant qu'entreprise nationale avec toute la symbolique qui l'entoure ? Ou bien alors a-t-on cherché à protéger des personnes visibles, dont les noms sont cités dans la presse, ou cachées, tapies dans l'ombre, véritable cheville ouvrière de la corruption, qui se seraient sucrées sur le dos de Sonatrach ?
Des intouchables ?
En quoi un ancien ministre de la République en charge d'un secteur au cœur du scandale, celui de l'Energie, Chakib Khelil en l'occurrence, ou un ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, dont le neveu est à la tête d'une fortune inestimable amassée grâce à ses entrées dans la cour des miracles de Sonatrach, sont-ils intouchables et non justiciables pour ne pas répondre devant la justice à titre de témoin ou à un autre titre des accusations de corruption ou de favoritisme portées contre eux ? L'affaire a pris désormais des proportions d'affaire d'Etat que le président Bouteflika se voit sommé de réagir s'il ne veut pas que le scandale lui éclate au visage et que des lectures ne soient faites sur des liens de connivence entre la sphère économique et le politique, sur la «mafia politico-financière» qu'avait dénoncée le défunt Mohamed Boudiaf et dont le cœur du système serait le pouvoir politique. Dans cette affaire, Bouteflika joue son va-tout.
En tant que premier magistrat du pays, il doit veiller à ce que la justice demande des comptes à tous ceux qui ont détourné l'argent du peuple, sans exception, quels qu'ils soient, à quelques cercles, proches ou lointains de la présidence qu'ils appartiennent. A la différence de l'affaire Khalifa où les dossiers compromettants mettant en cause de hautes personnalités sont pour l'essentiel en Algérie – dossiers que la justice s'est bien gardée de convoquer même dans le cadre de la juridiction exceptionnelle mise en place pour juger les membres du gouvernement –, dans le scandale de Sonatrach, les informations se trouvent entre les mains de juges étrangers, soucieux de leur indépendance, lesquels ne se priveront pas de livrer à l'opinion les résultats de leurs investigations sans s'encombrer de quelque considération politique que ce soit.


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