Un riche programme a été concocté à Bordj Bou Arréridj pour rendre hommage à l'artiste-peintre et l'une des figures emblématiques de l'art miniaturiste algérien, Aïcha Haddad, décédée en 2005 à l'âge de 68 ans. La maison de la culture de Bordj Bou Arréridj a consacré, durant trois jours, du 23 au 25 février, une série d'activités axées sur l'œuvre et la personne de la grande artiste. Le programme comporte une exposition, un atelier sur les couleurs qui ressortent des tableaux de Aicha Haddad, un documentaire inspiré de la fibre sociale de l'œuvre de l'artiste et des conférences débats sur la vie et la peinture de l'artiste. «C'est dire que même morte, le souffle de son inspiration et la portée de son talent resteront à jamais gravés dans les mémoires de ceux qui savent reconnaître et apprécier les œuvres de qualité», ont souligné les différents intervenants à ce débat, tenu samedi à l'ouverture des journées dédiées à cette grande artiste et moudjahida algérienne. Née à Bordj Bou Arréridj en 1937. Sa vie et son œuvre sont marquées par l'histoire de sa famille, celle de la tribu des H'Chem de Medjana et les liens chargés d'histoire de cette capitale d'El Mokrani, où elle passera son enfance et son adolescence. En 1954, alors étudiante infirmière et âgée à peine de 17 ans, elle sera l'une des premières femmes à rejoindre les rangs de l'ALN. En 1956, au terme de ses études, elle rejoindra le maquis et participera au Congrès de la Soummam. Elle sera arrêtée par l'armée coloniale puis internée pendant plus de quatre ans. En 1962, à sa libération, elle s'installe à Alger et entame des études d'art dans la classe de Camille Leroy, à la Société des beaux-arts d'Alger. À partir de 1966 et jusqu'en 1988, Aïcha Haddad poursuit une longue carrière dans l'enseignement des arts plastiques au Lycée Omar Racim d'Alger. En 1972, sa première œuvre présentée dans le cadre d'une exposition collective à l'ex-Galerie des Quatre-Colonnes à Alger et primée au concours de la ville d'Alger, lui ouvre les portes de la notoriété. Puis ce sera une longue amitié avec Baya. Entre 1974 et 2002, se succéderont expositions personnelles et collectives tant en Algérie qu'à l'étranger. « Aujourd'hui, ses tableaux se chargeront de transmettre cette joie de vivre qui ne mourra jamais », dira le directeur de la maison de culture de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, estimant qu'avec la disparition de Aïcha Haddad, une page de la peinture miniaturiste a été tournée.