Après plus d'un mois de grève, les travailleurs interpellent les autorités locales pour trouver un dénouement au conflit social qui paralyse l'unité. En arrêt d'activité depuis le 22 janvier dernier, suite à une grève enclenchée par les travailleurs, la briqueterie de Fréha, à 30 km au nord-est de Tizi Ouzou, enregistre des pertes considérables. Ce conflit qui perdure, a mis dans le doute le devenir de l'entreprise et les 100 employés qui y travaillent. En effet, selon M. Madjid Cherifi, président du comité de participation (CP) et également responsable de la section syndicale affiliée à l'Ugta, «cette entreprise publique économique a perdu en un mois 7 à 8 millions de dinars. Un fait qui n'a pas inquiété les responsables de l'usine qui continuent de faire la sourde oreille». A cet effet, les ouvriers et leur responsable du syndicat ont lancé, dans un communiqué dont on détient une copie, «un cri de détresse à l'endroit des pouvoirs publics» afin d'intervenir pour mettre fin à ce conflit social qui oppose les ouvriers à la direction de l'unité. Les grévistes sont entrés en débrayage depuis plus d'un mois pour contester la gestion du PDG et de son assistante, qui s'est soldée, selon leur propos, par la détérioration des conditions de travail. En réponse à leur requête, la direction, qui reste injoignable, a procédé «au licenciement abusif de 7 travailleurs», disent les syndicalistes. A cet effet, ces travailleurs, affiliés à l'Ugta, ne jurent que par le départ du Président directeur général et de la directrice de l'unité. Mais ils revendiquent aussi l'amélioration des conditions de travail et la revalorisation des salaires. Les ouvriers de cette briqueterie, qui produit en moyenne 25 000 briques par jour et couvrant une partie du marché local, insistent : «Nous nous sommes organisés pour demander, en plus du départ du PDG et de son assistante, nos droits dont la révision des salaires, la régularisation des contractuels, l'application du plan d'investissement pour l'amélioration du cadre du travail», expliquent-ils. A ce propos M. Madjid Cherifi a déclaré : «C'est l'impasse. L'entreprise est à l'abandon, les travailleurs, désemparés et livrés à eux-mêmes, s'interrogent sur le silence de la SGP au moment où d'importantes pertes sont enregistrés». Le syndicaliste, déplorant l'attitude de la SGP envers les travailleurs qui revendiquent leurs droits, avertit quant au «pourrissement de la situation qui engage la responsabilité de l'employeur». La semaine dernière, une commission, composée d'un émissaire du wali de Tizi Ouzou, d'un représentant de l'inspection du travail, s'est rendue à l'usine pour établir un constat. «Mais depuis, nous n'avons observé aucune suite», affirme M. Cherifi. Notons enfin que les travailleurs se disent déterminés.