L'ancien chef de gouvernement est candidat à la présidentielle de 2014 et estime que le pouvoir actuel n'a aucune légitimité pour réviser la Constitution. L'ancien chef de gouvernement et actuel opposant, Ahmed Benbitour, vient d'annoncer, à Oran, sa candidature à l'élection présidentielle de 2014. «Oui, je suis candidat», a-t-il affirmé, en réponse à une question d'un journaliste lors d'une conférence-débat qu'il a animée sur «Les défis de la globalisation» au forum du journal La voix de l'Oranie. Ahmed Benbitour, 65 ans, a basculé dans l'opposition en août 2000, au lendemain de sa démission du poste de chef de gouvernement, soit 9 mois après avoir été nommé par le président Bouteflika. Depuis, cet économiste n'a cessé d'appeler au «changement», thématique qu'il défendra lors de la prochaine campagne électorale. Répondant à une question d'El Watan, M. Benbitour nie avoir fait un quelconque front commun avec des partis islamistes. «C'est une pure supputation de la presse. J'ai assisté à une réunion à laquelle ont pris part des partis politiques de divers horizons, des syndicalistes et des organisations de la société civile», s'est-il défendu. Pourtant, cet opposant avait bel et bien lancé, le 5 février 2011, l'Alliance nationale pour le changement (ANC), initiative qu'il a menée avec des représentants de certains partis politiques, dont le mouvement islamiste El Islah, l'Association des oulémas algériens et des organisations syndicales. Parmi les objectifs de l'ANC figurent l'organisation d'une conférence nationale pour le changement, l'élaboration d'une charte d'honneur de l'opposition et d'une plateforme de revendications politiques. Une coordination nationale constituée de représentants des organisations ayant pris part à cette initiative a été installée à cette occasion. Précision de taille : l'ancien chef de gouvernement se dit favorable à «la séparation entre la politique et le religieux». Dans la foulée, M. Benbitour estime que «le pouvoir actuel n'a pas la légitimité de réviser la Constitution» et se dit «opposé à un quatrième mandat du président Bouteflika». Il appelle à «une mobilisation pour une participation massive aux prochaines élections présidentielles». «Seule une forte mobilisation des électeurs est à même de contrer la fraude électorale. Le taux de participation n'a jamais dépassé les 15%. Cela a favorisé la fraude électorale. Un taux réel de participation de 65% assurera une meilleure transparence au scrutin», insiste cet ancien ministre des Finances. «L'Algérie s'est installée dans une trappe de transition permanente. Faisons en sorte que l'élection présidentielle de 2014 soit un élément déclencheur d'un véritable changement», lance cet économiste diplômé de l'université de Montréal. M. Benbitour défend un programme politique basé sur «une justice indépendante, une refondation des institutions dont notamment l'école, la construction d'une économie basée sur la promotion des compétences et la maîtrise de la numérisation».