C'est à Annaba que la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) a choisi d'installer hier ses campements pour organiser sa première journée d'étude sur la relance économique en Algérie. En arrière-plan de cette rencontre, un grand nombre de faits qualifiés de majeurs par les big boss algériens. Il y a eu d'abord cette attaque directe du patron des patrons des régions de l'est du pays à destination de l'ancien wali qui aurait « économiquement assassiné la région et la wilaya de Annaba ». Le message clair adressé par M. Yousfi, le président de la CGEA, aux représentants des hautes instances du pays quant à la nécessité d'instaurer le dialogue avec les opérateurs économiques, partenaires incontournables dans la relance économique préconisée par le président de la République. « Bien qu'ils apprécient nos actions, les pouvoirs publics ne semblent pas intéressés par l'établissement de contacts permanents avec notre confédération. La CGEA s'impose comme étant une force de propositions », a déclaré M. Yousfi qui a confirmé les déclarations de nombreux intervenants quant au marasme économique et social que Annaba a vécu ces dernières années. « Je ne comprends pas que dans une seule petite wilaya de l'Ouest l'on ait pu réaliser plus de 4200 logements. A Annaba, la quatrième wilaya du pays, des projets d'importance végètent. La preuve de ce marasme nous est offerte aujourd'hui même avec l'absence d'un haut responsable de la wilaya de Annaba ou d'un de ses représentants que nous avons pourtant invité », s'est interrogé le président de la CGEA. Frictions La colère des membres de cette institution patronale se justifie par l'intervention d'un des participants gérant de bureau d'études. Celui-ci a affirmé disposer de 50 projets économiques d'importance dont le coût de réalisation varie entre 50 millions et 7 milliards de dinars et qu'il n'a pas trouvé d'interlocuteur pour étudier leur faisabilité. Par aussi celle du représentant de l'OPGI qui a précisé que, depuis 1997, la wilaya de Annaba n'a réalisé que 2012 logements sur un programme de 9920. Il y a, enfin, la déclaration du président de l'APC de Annaba qui a précisé que le financement destiné à la réalisation de 1500 logements sociaux et promotionnels n'a toujours pas été consommé. Les interventions prendront plus de consistance avec la question de l'adhésion de notre pays à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), de la nécessité d'une mise à niveau de l'outil de production et son environnement ainsi que l'impérative et urgente mise en place d'un système de normes nationales de tout produit ou service sur le marché national, le respect des critères prix et qualité. Tant d'interventions que Mohamed Khaladi, le secrétaire général régional de la CGEA, a synthétisé en quelques mots : « Nous sommes conscients que l'apprêté de la concurrence contraindra les PME à s'adapter rapidement. C'est pourquoi l'une des tâches les plus urgentes de la politique à destination des PME/PMI est de créer et d'améliorer les conditions de base qui leur permettront de déployer pleinement leur potentiel de développement et d'innovation. » Les frictions qui opposent les organisations patronales pour beaucoup dans le marasme économique, ont été également abordées par des participants. De ces frictions, l'on a soulevé celle qui a opposé la CGEA à la CAP au début de l'année 2004, à l'origine d'une correspondance qui avait fait grand bruit. Interrogé sur cette affaire, M. Yousfi a indiqué : « Effectivement, j'ai adressé une correspondance au président de la CAP dans laquelle j'ai souligné son attitude suspecte. Dans cette même correspondance, j'ai également dénoncé les informations parues dans la presse selon lesquelles ce président affirme qu'il aurait signé avec l'Union européenne un accord pour la mise à niveau de 1500 entreprises à l'origine d'une réponse sèche de l'ambassadeur de l'Union européenne en Algérie. »