A la maison de la culture de Mila de nombreux handicapés ont tenu à exposer leurs travaux à l'occasion de leur journée nationale célébrée jeudi dernier. Des activités manuelles de broderie, de literie, de poterie, d'artisanat et de décoration qui dénotent de tout le savoir-faire et la créativité de ces personnes. Plusieurs handicapés sensoriels interrogés affirment par l'intermédiaire d'un traducteur «être marginalisées, sans emploi ou ne jouissant que d'une maigre et dérisoire allocation». Si au plan médico-pédagogique, des centaines ont jusqu'ici été intégrés dans les différents établissements publics, combien sont-ils dans la réalité à pâtir d'une prise en charge de ce genre? Une prise en charge adéquate suppose la mise en place d'institutions spécialisées pouvant absorber cette forte demande ou du moins en atténuer sensiblement la pression. Plusieurs associations considèrent toujours que la loi 02-09 du 8 mai 2002, relative à la prise en charge des personnes handicapées, comporte des lacunes et ne répond pas aux besoins vitaux de cette corporation précaire. Elles évoquent, à cet effet, l'inaccessibilité de cette catégorie à la formation professionnelle, son exclusion quasi-totale du marché du travail, l'inexistence d'accès aux différents édifices publics et l'urgence d'augmentation de la pension dérisoire de 4000 dinars pour un handicapé majeur.