Le massacre urbanistique commis à la cité d'Aïn Abdellah de la ville de Boumerdès est en train de se reproduire sur les abords de l'oued Tatareg qui traverse la ville. Après les balcons qui s'ouvrent sur d'autres et les tours sans parkings ni espaces verts, un autre pas a été franchi dans la violation des règles de l'urbanisme et de la construction dans cette localité balnéaire. Les autorités ont autorisé des promoteurs publics et privés à construire des bâtiments à deux mètres du lit du cours d'eau. Pourtant, d'aucuns n'ignorent pas les dangers que représentent de telles constructions édifiées en violation de la loi 90/29 du 1/12/1990 relative à l'urbanisme. «Je me demande comment a-t-on pu délivrer un permis de lotir à des promoteurs dont le seul souci est de rentabiliser au maximum l'assiette de terrain dans une ville sismique», se demande un architecte de la région. Le professeur Chelghoum, expert en séisme, n'a cessé d'alerter les autorités de la wilaya et le ministère de l'Habitat sur le cas des constructions de l'ex EPLF, érigées à quelques mètres du même cours d'eau. Mais voilà que les responsables locaux récidivent en autorisant cette fois-ci des promoteurs privés à y ériger de nouveaux bâtiments. Pire, ils ont procédé à la fermeture d'un important axe routier dans un sens pour une durée d'un mois pour permettre à un entrepreneur de construire ses logements promotionnels en toute quiétude sur un terrain inondable. On ignore si ce promoteur s'est acquitté de la taxe de la voirie prévue par la réglementation, surtout lorsqu'on sait que la fermeture dudit axe a causé d'énormes désagréments aux automobilistes.