Les habitants du village Taâwint Oughanim, au nord-est de la ville de Chabet El Ameur, se plaignent de l'isolement de leur localité. Les familles qui y vivent souffrent dans l'anonymat depuis plusieurs années. «Notre village est oublié par les responsables à tous les niveaux. Nous vivons dans le désarroi et nous sommes isolés du reste du monde», fulmine Sofiane, un habitant de ce hameau. Les villageois éprouvent toutes les peines du monde pour rallier le village. Les deux routes qui les desservent sont dans un état lamentable. Celui qui mène à Aït Saïd fait l'objet de travaux d'aménagement alors que celui qui relie la localité au CW 151 est totalement dégradé. Un problème qui a poussé les transporteurs à bouder ce village qui n'est doté d'aucune infrastructure publique devant inciter les gens à ne pas emprunter le chemin de l'exode. Les élèves du cycle primaire sont scolarisés au niveau de l'établissement du village Ouled Ben Tafat. L'absence de bus de ramassage scolaire les contraint de rejoindre les bancs de l'école à pieds. Mais ce sont les lycéens et les collégiens scolarisés dans des établissements scolaires de la ville des Issers qui en pâtissent le plus. Les villageois relèvent aussi le problème de pénurie d'eau potable qui se pose avec acuité particulièrement en été. «Les pouvoirs publics ont inscrit un projet de raccordement du village au réseau d'eau potable depuis deux décennies, mais nous n'avons toujours pas d'eau dans nos robinets», dira notre interlocuteur qui précise que l'entreprise avait abandonné le chantier avant l'achèvement des travaux. Sofiane souligne que le sous-sol de la région regorge d'importantes quantités d'eau, mais celles-ci ne sont pas captées pour mettre un terme au stresse hydrique. Les villageois notent que même le programme d'aide à l'habitat rural n'a pas tenu ses promesses. Selon eux, rares sont ceux qui ont postulé pour construire une habitation car la plupart savent d'avance qu'ils vont quitter la localité l'un après l'autre pour s'installer sous des cieux plus cléments.