Le président américain, Barack Obama, entamera, aujourd'hui, sa première visite en Israël et dans les Territoires palestiniens. Ghaza De notre correspondant Il arrive dans la région alors qu'un nouveau gouvernement de droite vient à peine d'être installé en Israël avec à sa tête Benyamin Netanyahu. Celui-ci aura donc à diriger pour la troisième fois l'Etat hébreu. Contrairement aux précédentes fois, ce nouveau cabinet de Benyamin Netanyahu a de nombreux talons d'Achille, dont celui de reposer sur un consensus politique très précaire.Il suffirait ainsi que l'un des partis composant la coalition au pouvoir, dont La maison juive, Yesh Atid, qui vient d'ailleurs de faire son entrée au gouvernement israélien pour la première fois, décide de se retirer pour que le gouvernement Netanyahu tombe et pour qu'il y ait de nouvelles élections. Ce sera donc un gouvernement instable, incapable de prendre des décisions stratégiques qui influeront sur l'avenir de l'Etat d'Israël. Du côté palestinien, la situation est loin d'être idéale aussi. Malgré la victoire politique acquise par la direction palestinienne, particulièrement par le président Mahmoud Abbas au niveau de l'ONU, en novembre 2012, avec l'obtention pour la Palestine du statut de membre observateur de l'organisation, et la victoire symbolique de la résistance palestinienne contre Israël, à Ghaza en novembre 2012 également, la division interpalestinienne est toujours aussi profonde. Elle semble, chaque jour qui passe, de plus en plus difficile à régler. La preuve : les Palestiniens n'arrivent toujours pas à parler d'une seule voix. Dans les relations internationales, cette attitude se paie cash ! La visite du président Obama survient également dans un contexte où les relations israélo-palestiniennes sont extrêmement tendues. Pis encore, le processus de paix est complètement paralysé à cause du refus israélien du gel de la colonisation dans les Territoires occupés et particulièrement dans la ville sainte d'El Qods, occupée et annexée en 1967. Pour toutes ces raisons, les observateurs s'accordent tous sur le fait qu'il ne faudra rien attendre de la tournée moyen-orientale de Barack Obama. Celle-ci devrait surtout, soutiennent certains experts, réhabiliter la réputation ternie des Etats-Unis dans la région en raison justement d'alignement de l'Administration américaine sur les options israéliennes et de sa politique des deux poids, deux mesures. La Maison-Blanche accorde la priorité au nucléaire iranien Netanyahu se sent tellement protégé qu'il avait d'ailleurs osé défier Obama à plusieurs reprises. Et cela, la rue palestinienne l'a bien compris. D'ailleurs, beaucoup de gens ne souhaitent même pas voir Obama fouler le sol palestinien, tellement ils ont été déçus par ses positions en faveur de l'Etat d'Israël. A Bethléem, près de l'église de la Nativité où il se rendra vendredi, des centaines de citoyens ont déchiré, lundi, des posters du président Obama et lancé des slogans dénonçant l'alignement de sa direction sur les politiques israéliennes. En revanche, il est attendu que le président américain s'attarde sur le dossier du nucléaire iranien, lorsqu'il s'entretiendra avec les responsables israéliens qui en font, eux aussi, leur priorité. Tout le monde sait qu'Obama est pour un règlement politique de ce dossier épineux. Benyamin Netanyahu et son gouvernement de droite tenteront à coup sûr de le persuader de la nécessité d'une frappe militaire contre les sites nucléaires iraniens pour, disent-ils, éloigner durablement la menace. En réalité, les Israéliens veulent avec l'affaiblissement de la Syrie asseoir leur hégémonie dans toute la région avec la bénédiction des Etats-Unis. Au-delà, la possibilité de voir s'opérer un changement de la politique américaine en faveur des droits des Palestiniens est aussi écartée par les officiels palestiniens. Pour Saeb Erekat, le seul point positif dans la position du président Obama est qu'il est en faveur d'un règlement basé sur l'existence de deux Etats (palestiniens et israélien) vivant côte à côte. Mais Erekat, lui-même, doute de la capacité du président américain à convaincre le nouveau gouvernement israélien de la pertinence d'un tel règlement. Conscient de ses limites, Obama a d'ailleurs fait savoir avant son arrivée dans la région qu'il viendra surtout pour écouter et qu'il n'a pas de nouvelles initiatives de paix à proposer aux Israéliens ainsi qu'aux Palestiniens. Cela veut tout dire. Mais là au moins, il a le mérite d'être clair.