Invité par la coordination locale des étudiants (CLE) de l'université de Tizi Ouzou, Hocine Ali, secrétaire général par intérim du Mouvement démocratique et social (MDS), a animé, hier, une conférence-débat où il a affirmé que la crise a trait à la nature de l'Etat hybride et rentier, qui « connaît une dérive despotique ». « Les libertés, de conscience, d'expression et d'organisation sont bafouées », diagnostique l'orateur qui rappelle « la condamnation des militants du MDS qui ont mené campagne contre la charte ». Annonçant que le 2e congrès du MDS se tiendra les 4 et 5 mai prochain à Zéralda, Hocine Ali trouve que le pouvoir a compris qu'il ne dispose pas de force d'appoint au sein de la société, alors que « l'islamisme a été sanctionné par la société », précisant que c'est le pouvoir lui-même qui « manipule les victimes du terrorisme lorsqu'il les a exhortées d'applaudir la charte ». Le conférencier égraine la liste des « victimes » des menées totalitaires du régime : marches et manifestations interdites, syndicats autonomes ignorés ou non agréés, etc. Pourfendant l'islamisme politique, le leader de l'ex-PAGS appelle à le combattre, « car les conditions sont favorables et la société suivra étant échaudée par notre passé récent. Leur discours ne passera plus comme dans les années 1990 ». Le successeur du défunt Hachemi Cherif précise face aux étudiants que le MDS « lutte pour la reconnaissance de tamazight comme langue officielle et réclame l'abrogation de l'article 2 de la Constitution ». Il affirme que « le 2e mandat de Bouteflika a causé d'énormes dégâts au sein de la mouvance démocratique, dont une partie avait investi ses espoirs dans les élections, tombant dans le piège du pouvoir », mais il note, néanmoins, que « la charte a fait décanter la scène politique en séparant d'un côté les démocrates qui l'avait rejetée et de l'autre le pouvoir et ses alliés qui l'ont applaudie ». Pour sa part, le responsable du MDS à Tizi Ouzou, M. Farhi, a annoncé que « le MDS revendique la tenue d'un tribunal mondial contre l'islamisme à l'image du procès Nuremberg contre le fascisme en 1945 ». « Chaque dimanche, on est aux côtés des familles des victimes du terrorisme pour revendiquer le jugement des terroristes assassins libérés par la charte », conclut-il.