Le problème de l'immigration clandestine et la surveillance des frontières algéro-nigériennes seront les principales questions inscrites à l'ordre du jour de la deuxième session ministérielle du comité bilatéral frontalier. En effet, des responsables algériens et nigériens entreront en conclave, dès aujourd'hui à Tamanrasset, dans l'extrême Sud algérien, pour tenter de trouver une solution à la question de l'immigration clandestine. Cette nouvelle rencontre entre, selon Dahou Ould Kablia, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de l'accord signé à Alger le 30 octobre 1997, portant création du comité bilatéral entre l'Algérie et le Niger. « Les travaux de cette deuxième session porteront sur les questions économiques, administratives, sociales, culturelles, éducatives, sportives et de développement des zones frontalières », a affirmé, hier, M. Ould Kablia dans une déclaration reprise par l'APS. La délégation algérienne qui sera conduite par M. Ould Kablia et la partie nigérienne, à sa tête le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Mounkaila Mody, débattront également des questions de la circulation des personnes et des biens ainsi que de la sécurité. « Nous avons une très longue frontière et il est de l'intérêt de nos deux pays de se rencontrer, de temps en temps, pour discuter des problèmes communs, de part et d'autre, de notre frontière commune », a expliqué Mounkaila Mody à son arrivée hier à Alger, en visite de travail de deux jours. La coopération entre les deux pays pour mettre fin aux phénomènes de l'immigration clandestine, la contrebande et le terrorisme devient de plus en plus incessante. Cette partie des frontières algériennes est, soulignons-le, régulièrement traversée par des terroristes algériens qui trouvent refuge au Niger et par des immigrants clandestins venant notamment de l'Afrique occidentale. Selon des sources officielles nigériennes, au moins 6600 clandestins d'Afrique de l'Ouest, majoritairement des Nigériens, ont été expulsés d'Algérie et de Libye en 2005. La police algérienne a appréhendé, durant les trois dernières années, près de 15 000 clandestins de différentes nationalités. Ces derniers ont été tous reconduits aux postes d'In Guezzam (frontière avec le Niger) et Tin Zaoutine (frontière avec le Mali). Les immigrants venaient d'une dizaine de pays africains, en particulier du Mali, du Nigeria, du Ghana, de la Guinée, du Burkina Faso, du Cameroun, du Liberia et du Sénégal. De par sa situation géographique, Tamanrasset constitue un passage pour de nombreux Africains vers les pays occidentaux. Trouvant beaucoup de difficultés à traverser la Méditerranée, ces jeunes s'installent dans le Sud algérien pour verser dans des activités illégales, telles que le trafic de drogue, la falsification de documents de voyage et de billets de banque, le proxénétisme et la prostitution.