Il �tait 10h lorsque les enseignants contractuels qui ont entam� hier leur 23e jour de gr�ve de la faim se sont rassembl�s pacifiquement devant la pr�sidence de la R�publique, pancartes � la main, dans le but de d�poser une lettre ouverte dans laquelle ils demandent l�ouverture d�un dialogue entre le minist�re de l�Education et les enseignants. Les forces de l�ordre ont violemment r�prim� les manifestants qui tentaient de se rapprocher de la pr�sidence, usant de leurs matraques et d�injures pour proc�der � la dispersion. A premi�re vue, tout allait normalement. Les policiers post�s aux alentours de la pr�sidence gardent leurs positions sans faire attention aux dizaines de personnes regroup�es sur le trottoir d�en face qui attendaient que leurs coll�gues arrivent. Dix minutes plus tard, quand une vingtaine de personnes se sont regroup�es en face de la pr�sidence avec des banderoles, la situation a d�g�n�r�. Un important dispositif se met en mouvement vers elles, les invitant � quitter les lieux. Les gr�vistes ont commenc� � expliquer leur situation aux policiers, leur disant qu�ils voulaient se rendre � la pr�sidence et d�poser une lettre ouverte, dans laquelle ils interpellent Benbouzid pour un dialogue. Les policiers semblaient comprendre la situation, car ils ont demand� qu�une d�l�gation de deux personnes soit d�sign�e pour d�poser la requ�te. Apr�s quelques m�tres effectu�s par la charg�e de communication du Conseil national des enseignants contractuels avec un gr�viste d�l�gu� pour d�poser la requ�te, les policiers n�ont pas tol�r� la pr�sence des autres personnes sur le trottoir et ont commenc� � disperser la foule. Malgr� l�ordre des policiers de ne pas bouger avant que la d�l�gation ne soit revenue, femmes et hommes pr�sents sur place ont �t� bouscul�s et injuri�s. Malmen�s sans m�nagement par les forces de l�ordre, certains ont �t� embarqu�s dans des fourgons. C�est le cas du secr�taire g�n�ral du Snapap, Rachid Chicou, qui a voulu n�gocier avec les policiers. Il a �t� vite embarqu� et tabass� avant d�atterrir au commissariat. Un autre dispositif plus important vient d�arriver muni de matraques, repoussant les manifestants un peu plus loin. Les journalistes et les photographes n�ont pas �t� �pargn�s. Debout sur le trottoir, un policier en civil vient nous informer qu�il �est formellement interdit de rester debout sur un trottoir�. Des repr�sentants du MDS, FFS, CLA, Satef, de la Ligue alg�rienne de d�fense des droits de l�homme, du CLA et du Cnapest qui sont venus r�affirmer leur soutien aux gr�vistes n��taient pas surpris que la manifestation soit r�prim�e avec autant de violence, car le m�me traitement leur a �t� r�serv� lors de leur derni�re tentative, eux aussi, de d�poser leur requ�te aupr�s du minist�re de l�Education nationale, qui persiste � refuser tout contact avec les contractuels. Pr�s d�une demi-heure apr�s, alors que son coll�gue a �t� embarqu�, Meriem Ma�rouf, charg�e de communication du Conseil national des enseignants contractuels, fait son apparition devant le groupe qui l�attendait. Elle nous apprend qu�elle a d�pos� la lettre ouverte aupr�s d�une personne qui s�est pr�sent�e � elle comme employ�e du bureau d�ordre de la pr�sidence. �Il m�a inform�e que la lettre est initialement destin�e au ministre de l�Education nationale et non � la pr�sidence. Je lui ai expliqu� que l�acc�s nous est interdit au minist�re. Il m�a promis que notre lettre serait transmise au destinataire �, a expliqu� Meriem Ma�rouf. Apr�s 23 jours de gr�ve de la faim, des enseignants contractuels se battent pour rester en vie, car leur �tat de sant� s�aggrave de jour en jour. Il ne se passe pas un jour sans qu�un gr�viste soit �vacu� vers l'h�pital. En d�pit de cette situation, et devant le m�pris des autorit�s, les enseignants sont d�termin�s � aller jusqu�au bout pour faire aboutir leurs revendications. Notons que le secr�taire g�n�ral du Snapap a d�cid� de porter plainte contre les policiers, car il a �t� violemment tabass�.