Après avoir entretenu pendant près de trois mois un black-out presque total sur l'événement, l'armée malienne s'est enfin décidée, hier, à rendre public un premier bilan de l'opération militaire française destinée à libérer les villes de l'Azawad contrôlées depuis le début de l'année 2012 par de nombreux groupes djihadistes. Le porte-parole de l'armée malienne, le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, a indiqué à ce propos que 63 soldats maliens et environ 600 islamistes avaient été tués depuis janvier dernier, date du déclenchement de l'offensive contre les djihadites. «Depuis le début de l'offensive militaire lancée le 11 janvier 2013 contre les islamistes, le bilan humain est de 63 soldats maliens tués et nos adversaires ont perdu environ 600 combattants», a déclaré à la presse le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, qui ne donnera néanmoins aucun élément sur l'identité des terroristes abattus. Même si elle paraît encore loin d'être terminée, l'opération Serval (c'est ainsi que l'offensive a été baptisée) peut tout de même être considérée comme un succès dans la mesure où elle a permis, à en croire les autorités françaises, l'élimination de nombreux chefs terroristes, dont notamment Abdelhamid Abou Zeïd, l'un des principaux responsables d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI). C'est d'ailleurs cette organisation qui, aidée par les éléments d'Ançar Eddine d'Iyad Ag Ghali, a occupé le gros des villes du septentrion malien. Le porte-parole de l'armée malienne a, par ailleurs, fait savoir que deux soldats togolais et un Burkinabè étaient morts accidentellement au Mali. Du côté des forces tchadiennes, N'Djamena a annoncé, à la fin du mois de février dernier, avoir perdu 26 soldats au combat au Mali. Ce bilan n'a toutefois pas été actualisé depuis. L'armée française qui a mobilisé 4000 hommes pour les besoins de l'opération a, quant à elle, enregistré la mort de cinq soldats. Maintenant que le QG d'AQMI dans le massif montagneux des Ifoghas a été détruit, les opérations antiterroristes devraient se concentrer dans les prochains jours sur la région de Gao où subsistent encore d'importantes poches terroristes. Cette ville est réputée être le fief du Mouvement pour le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), groupe composé essentiellement de narco-terroristes dont le principal travail consiste à sécuriser les routes de la drogue au Sahel. Le chef d'état-major de l'armée de terre française, le général Bertrand Ract-Madouxui, a d'ailleurs encouragé dernièrement ses troupes à porter désormais leur attention sur la région de Gao. A signaler que la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), composée de 6300 soldats d'Afrique de l'Ouest et du Tchad, est aussi présente au Mali et sa transformation en force des Nations unies est actuellement en préparation. L'ONU envisage de déployer au Mali une mission de maintien de la paix forte de 11 200 hommes au maximum, accompagnée d'une «force parallèle» pour combattre les islamistes, selon un rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, présenté mardi à New York.