«En prendre de la graine» : l'expression remonte au XXe siècle. Lorsque la graine est correctement arrosée, elle produit la fleur, ou le fruit attendu. C'est de là que l'expression a pris le sens de : «en tirer un enseignement». Comme promis précédemment, je vous livre l'intervention de Marc Becam, député-maire de la ville de Quimper, avec l'espoir que nos élus en feront une charte de «bonne conduite». J'ai appris qu'«une vie ne vaut rien, mais que rien ne vaut une vie», disait André Malraux. Les maires des villes et des communes de France en sont très conscients. Ils considèrent comme la priorité des priorités la sécurité de leurs concitoyens et plus particulièrement la sécurité sur la voie publique. Est-il nécessaire de rappeler le nombre de morts, de blessés graves, d'handicapés à vie, d'accidents corporels et matériels et le coût économique que ces accidents entraînent en plus des souffrances humaines ? «Il faut lutter contre ces hécatombes qui concernent très souvent les jeunes. Il faut réduire, toujours réduire, ces chiffres. Pour y arriver, il faut changer l'état d'esprit général dans lequel sont conçus la ville, la route. Il faut impérativement que la sécurité routière soit le leitmotiv de toute conception, décision, réalisation, de tout ce qui constitue l'environnement public. Le souci de la sécurité peut être la source de nouvelles conceptions d'aménagements, de nouvelles pratiques, notamment professionnelles. Dans les agglomérations, la sécurité doit avoir la priorité sur la vitesse. L'approche pluridisciplinaire de la sécurité dans les villes peut être contrôlée par un élu coordinateur. Les projets de mise en sécurité des usagers sur la voirie urbaine ne sauraient être conçus et mis en œuvre sans un large débat social sous peine d'inadaptation technique ou de rejet. L'appropriation des équipements par les usagers conduit à créer un paysage urbain valorisé, inducteur de comportements nouveaux acceptés, plutôt que subis. Les actions particulières doivent se faire avec un souci constant de logique, de globalité. Les aménagements doivent être cohérents dans l'espace et dans le temps. La sécurité doit être prise en compte à tous les stades de la planification urbaine (plans d'occupation des sols, certificat d'urbanisme, permis de construire, permission de voirie) Elle passe aussi par une politique de promotion de l'usage des transports collectifs. Les moyens d'action devront concourir à une perception globale de l'aménagement et chercher à induire des comportements compatibles avec la sécurité. Lors de l'examen attentif des accidents de la route, si l'on se met à la place des responsables de ces accidents, on s'aperçoit que l'amélioration souhaitée nécessite des modifications très diverses. Certaines interrogations peuvent contribuer à atteindre l'objectif : 1- La déviation sur la périphérie de tous les véhicules en transit par la création de rocades, 2- La création de giratoires à anneau prioritaire sur les pénétrantes, à leur entrée dans l'agglomération afin d'attirer l'attention des automobilistes, 3- le ralentissement des véhicules et plus particulièrement ceux débouchant des voies secondaires (sur les voies prioritaires), 4- La réduction de la distance de freinage par la mise en œuvre de revêtement routier rugueux (à l'approche des passages piétons), 5- l'élargissement ou la construction de trottoirs, 6- Une meilleure perception des obstacles par la mise en place d'une signalisation réflectorisée, 7- La mise en relief des points de conflits la nuit, passages piétons et carrefours, par un éclairage adapté (réductif éclairage avant/après le passage – renforcement de celui-ci) utilisant les sources à base de sodium haute et basse pression, compte tenu de la perception particulière de la couleur jaune par l'œil. 8- l'amélioration de la visibilité par suppression de tous les obstacles éventuels, par exemple : panneaux de signalisation, végétation, construction... 9- le stockage des véhicules tournant à gauche dans les carrefours, 10- la protection des principaux axes de circulation, 11- une très bonne perception des couloirs de circulation et des aires de stationnement par la peinture au sol, 12- la réduction de la largeur des couloirs de circulation et très particulièrement au droit des passages piétons, 13- la suppression des couloirs de doublage se terminant dans les courbes, 14- la création de zones piétonnes où la priorité est aux piétons, 15- la création de sas au débouché d'une école ou la mise en impasse de la voie desservant cette dernière, 16- la création de lotissements avec voie en impasse pour une meilleure sécurité ders enfants. Bien entendu, cette partie aborde l'approche par l'examen attentif des accidents de la route. Pour la prochaine chronique, nous aborderons le point de vue des victimes d'accidents.