Invité par l'ordre des avocats d'Oran, Ali Haroun, a animé, jeudi, une conférence-débat sur le rôle de l'avocat dans le respect de la liberté individuelle, au niveau de la salle des audiences du Palais de justice. C'est en présence des membres du conseil de l'ordre et de plus de 240 avocats stagiaires et de ses confrères de la corporation que Maître Ali Haroun a longuement parlé de la déontologie professionnelle. Il a indiqué que le port de la robe d'avocat est un symbole d'une profession dont la noblesse est d'être indépendante à la charge de défendre l'existence, la liberté et la dignité. Certes, a-t-il relevé, l'avocat a un idéal et celui-ci se paie. Grâce à la profession, certains avocats sont devenus millionnaires pendant que d'autres ont sombré dans l'oubli et la misère. Parlant toujours de la déontologie, l'orateur a relevé que l'avocat peut plaider sans avoir une prise de position avec son client. Le juge rend la décision et, a-t-il précisé, l'avocat peut l'accepter ou la contester, a-t-il recommandé. Auparavant, il a fait l'historique et l'apport des avocats du collectif du FLN dont il a fait partie et qui, malgré la répression et les menaces, ont défendu honorablement des militants et d'autres personnes qui ont épousé la cause algérienne. A l'occasion de son passage dans la capitale de l'Ouest, Maître Ali Haroun a tenu, par devoir de mémoire, à évoquer les procès politiques qui ont eu lieu au niveau du tribunal militaire de Sidi- El Houari durant les années 1970, notamment ceux de Krim Belkacem et Tahar Zbiri. Des condamnations à mort et des peines sévères avaient été prononcées par cette Cour. Le conférencier a indiqué que face à la juridiction d'exception, mise en place à l'époque, les avocats avaient plaidé avec courage et en toute liberté Ils avaient exigé même la présence d'observateurs étrangers lors du déroulement des procès.