L'Amérique est sous le choc. Le double attentat meurtrier qui a visé, lundi, les spectateurs du marathon de Boston fait ressurgir de nouveau la psychose du 11 septembre. Les enquêteurs recherchaient, hier, le moindre indice dans l'enquête lancée après l'attentat qui a endeuillé le célèbre marathon faisant trois morts et 176 blessés. Les autorités ont demandé aux Bostoniens de leur transmettre «toute photo ou vidéo» qui pourrait aider l'enquête. Les enquêteurs se sont refusés jusque-là à donner le moindre détail sur le type de bombe utilisée et la nature de l'acte terroriste. En l'absence pour l'instant de la moindre revendication les supputations vont bon train. Après l'attentat, la ville de Boston était placée sous des mesures de sécurité renforcée. Selon les médias américains, un Saoudien de 20 ans, qui se trouvait à proximité du lieu d'une des explosions, actuellement hospitalisé avec des brûlures, a été interrogé par la police. L'insistance des médias sur la nationalité de l'interrogé est symptomatique de la paranoïa ambiante qui s'empare de l'opinion américaine à chaque attentat. Près de 12 ans après le 11-eptembre, l'Amérique semble toujours traumatisée. Les médias américains ont consacré, hier, leurs Unes aux attentats et le choc engendré. «Le terrorisme est de retour» écrivait notamment le quotidien USA Today. Le New York Times a comparé le théâtre du carnage près de la ligne d'arrivée du marathon à une «scène de guerre». Alors que les interrogations sur les raisons et les auteurs de l'attentat restaient sans réponse, les drapeaux étaient en berne, hier, au Congrès américain, et, dix minutes avant son ouverture, la Bourse de New York a observé une minute de silence en mémoire des victimes. Le président américain, Barack Obama, a promptement réagi à l'attentat le qualifiant d'«acte de terrorisme» et concédé que les autorités américaines ne savaient pas encore si les auteurs de cet «acte odieux et lâche» étaient étrangers ou Américains. Plusieurs villes, dont New York, Washington et San Francisco, ont renforcé leurs mesures de sécurité. Les images des explosions passaient, hier, en boucle dans tous les networks américains et du monde. Les deux bombes ont explosé à 12 secondes d'intervalle près de la ligne d'arrivée. Les éclats ont causé de graves blessures. Plusieurs personnes ont dû être amputées. Parmi les 176 blessés, 17 sont dans un état grave. Une dizaine d'enfants figure parmi les blessés. Une des trois victimes est un petit garçon de 8 ans. Il a été tué quelques secondes après avoir enlacé son père qui venait de franchir la ligne d'arrivée. Sa petite sœur a perdu une jambe et sa mère a été, elle aussi, gravement blessée, selon les médias américains. La première bombe a explosé sur le bord de l'avenue soulevant un énorme nuage de poussière et provoquant la panique générale parmi les milliers de spectateurs présents. Quelque 23 000 coureurs participaient au marathon de Boston, l'un des plus prestigieux au monde. Ce double attentat a été unanimement condamné à travers le monde. M. B. /Agences