Le président camerounais Paul Biya n'a demandé aucune contrepartie à la France en échange de son implication dans la libération de la famille Moulin-Fournier, enlevée le 19 février au Cameroun, affirme le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Le ministre redit dans un entretien à Jeune Afrique, à paraître demain, qu'aucune rançon n'a été versée pour obtenir la libération des sept Français. «Après l'enlèvement, je suis entré en relation avec les présidents Goodluck Jonathan (Nigeria) et Paul Biya. Ils se sont montrés très attentifs et ont souhaité s'impliquer dans le règlement de cette situation dramatique, notamment le président Biya.» «A aucun moment, d'autres éléments ne sont intervenus dans la discussion», insiste Laurent Fabius. Et lorsque Jeune Afrique peine à croire qu'aucune rançon n'a été versée, il répond : «Nous respectons la règle fixée par le président de la République : la France ne paie pas de rançon. Il faut bien comprendre que si l'on suit une autre logique, on expose davantage encore nos ressortissants.» Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et l'Elysée ont démenti hier une information d'i-Télé selon laquelle une rançon a été versée pour la libération des sept otages. Citant des «sources opérationnelles» au Cameroun et au Nigeria, la chaîne a affirmé qu'ils avaient été libérés en échange d'une rançon de 7 millions de dollars et de la libération de 16 détenus du groupe islamiste nigérian Boko Haram qui a revendiqué l'enlèvement de la famille française.