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«Personne n'a présenté d'excuses aux victimes des années 1990»
Cherif Aggoun. Cinéaste
Publié dans El Watan le 07 - 05 - 2013

L'héroïne est le nouveau long métrage de Chérif Aggoune. Cette fiction, qui revient sur la période trouble des années 1990, a été projetée en avant-première, cette semaine, à Alger.
- Le cinéma algérien ne s'est pas trop intéressé aux années de violences, les années 1990. Pourquoi êtes-vous justement revenu à cette période trouble de l'histoire récente de l'Algérie ?

Il faut travailler sur la mémoire. C'est important. Nous avons l'impression qu'il existe un travail de sape pour que les gens oublient. La mémoire s'entretient. Les gens oublient vite. Lorsque j'avais réalisé mon premier film, La fin des djins (court métrage produit en 1990), je racontais le début de la guerre de Libération. J'avais tourné dans mon village, sans rien inventer. Je racontais l'histoire de la région. Les gens ne se reconnaissaient pas dans leur propre histoire.

- L'effacement de la mémoire est-il un problème social ou politique ?

Les deux à la fois. Je prends toujours l'exemple du cinéma américain. Un cinéma que les gens aiment. Pourtant, le septième art US ne s'intéresse qu'aux Etats-Unis. Tous les scénarios ont un seul sujet, les Etats-Unis.

- Pourtant le cinéma peut ne pas avoir de patrie !

Bien sûr ! Le cinéma est universel, surtout dans la manière de filmer. Un film doit, sur le plan narratif, être compris et accessible à l'autre. Les Américains ont choisi un style de narration que tout le monde comprend, mais ne racontent que l'histoire de leur pays.

- Dans L'héroïne, Houria (Samia Meziane), demande à son fils de pardonner à sa propre mère. En même temps, elle est en quête de vérité. Comment allier la recherche de la vérité et le pardon ?

Il n'y a pas de contradiction. On peut pardonner et chercher la vérité en même temps. Regardez ce qui s'est passé en Afrique du Sud après l'apartheid. Il y a eu une confrontation réelle entre les bourreaux et les victimes. C'est une manière de dire : «Je te pardonne, mais je n'oublie pas. Tu dois dire : oui je me suis trompé et présenter des excuses.» Malheureusement, chez nous il n'y pas eu cela. Personne n'a présenté d'excuses aux victimes des années 1990. Ce n'est pas normal. Tant que les bourreaux ne demandent pas pardon aux victimes, il est difficile de parler de réconciliation.

- D'où vient l'héroïsme de Houria, épouse de Achour (Khaled Benaïssa) ? De la résistance aux terroristes, aux traditions...

C'est tout cela. Il y a aussi le fait qu'elle a pu s'en sortir seule, élever ses enfants, aller de l'avant malgré le drame qu'elle a vécu. Elle a résisté au choc. Ses enfants sont son avenir.

- Vous avez décidé de ne pas montrer le visage de ceux qui attaquent la nuit…

A cette époque-là, on ne savait pas qui était exactement l'ennemi. On ne savait pas d'où pouvait venir le mal ni qui est qui. C'est pour cela que je ne voulais pas montrer ceux qui attaquaient pour éviter de tomber dans le cliché. J'ai évité le piège. J'ai donc préféré faire une suggestion. A chacun d'en faire son image.

- Dans L'héroïne, le père de Houria est absent ainsi que son époux, Achour. Pourquoi ?

Oui, d'une manière inconsciente, il n'est pas là. Dans notre société, le rôle de la mère paraît plus important. A la disparition du père, c'est la mère qui veille sur les enfants.

- Le film se termine dans un cimetière. Est-ce la fin de l'espoir ?

En Algérie, nous n'avons jamais fini d'enterrer nos morts. Mais, cela peut aussi vouloir dire que c'est une fin ouverte. J'ai bien envie de réaliser une trilogie. J'ai un projet de thriller sur la période des années 1990 et un autre, une fresque débutant dans les années 1950.

- Comment s'est fait le choix des comédiens ? Aviez-vous une idée dès le départ, notamment pour Samia Meziane ?

A la fin de l'écriture du scénario, j'ai surtout pensé au rôle de Houria. J'ai fait le tour. Le visage de Samia Meziane revenait à chaque fois. Ce choix s'est imposé à moi. Elle a ajouté beaucoup au film.

- Qu'en est-il de la scène avec Fatma-Zohra Flici ?

Au début, je devais travailler avec l'Association des victimes du terrorisme de Bougara (Blida), cela n'a pas marché. Après j'ai contacté Mme Flici parce que je n'avais plus le temps de faire un casting et choisir une comédienne. La scène du film est un complément de tournage. Mme Flici a utilisé ses propos mots.

- Et pour Safy Boutella…

J'ai rencontré par hasard Belkacem Hadjadj chez un ami. Je lui ai proposé de faire la musique du film, en précisant la modestie du budget réservé pour cela. Il a demandé à visionner le film au montage. Après, il a décidé de composer la musique.


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