Vous venez de vous produire avec Organic Trio. Cela a été fabuleux. Comment avez-vous fait ? Il sourit. Et c'est Hugo, le fondateur d'Organic Trio, qui répond à sa place, disant : « Cela a été improvisé. Vous m'avez vu l'appeler sur scène ». L'improvisation, c'est le propre du jazz, non ? Absolument. Mourad Benhamou intervient, ajoutant : « Il faut garder le rythme ». Alors Sassi et ce violon dans le jazz ? Je dois savoir la tonalité, les altérations et le rythme et après je m'intègre dans cette musique. Je joue sur le rythme en cours en même temps que je fais l'approche avec le rythme et les modes arabes. Puis, je fais les couleurs qui donnent l'identité et qui sont très ouvertes vers l'Occident et exactement le jazz.... C'est difficile à faire ? Oui, c'est difficile d'apporter toute une culture différente, en l'occurrence arabo-musulmane et l'intégrer dans le jazz. Mais d'un autre côté, c'est facile quand on connaît le lien entre les modes arabo-musulmans et les modes occidentaux. Ce n'est pas très loin du jazz. Je suis Tunisien, donc Africain. La différence se trouve dans les I/4 et les 3/4 de ton, en Occident on ne joue que les tons justes. Mais vous auriez pu ou vous pourrez travailler la musique orientale avec le violon, que vous maniez avec brio... Oui, mais, d'abord, j'aime le jazz. Et puis ma rencontre avec Aziz Djemmame est pour beaucoup dans ma préférence du jazz ; je l'ai rencontré la première fois à Tunis en 2002 dans le cadre d'un stage dirigée par la délégation culturelle belge, puis il y a eu d'autres rencontres en Belgique et puis mon intégration dans le groupe Sinouj.