Plusieurs équipements installés au sein de l'entreprise demeurent inexploités ou à l'arrêt faute de matières premières et de pièces de rechange. L'ex-fleuron de l'industrie textile qui employait jusqu'à la fin des années 1980, 6000 travailleurs avant de régresser à quelques centaines aujourd'hui file du mauvais coton. Soixante deux métiers à tisser sur les 156 existants du Complexe textile de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou), relevant de l'Entreprise algérienne des textiles industriels et techniques (EATIT), sont à l'arrêt à cause du manque de matières premières et de pièces de rechange pour les machines. L'information nous a été communiquée par les membres du Conseil syndical UGTA de cette unité. «Malgré les fonds mis à la disposition de l'EATIT pour le renouvellement de ses équipements de production, de mise à niveau, de formation, d'un fond de roulement nécessaire pour le bon fonctionnement de ses unités, les équipements installés demeurent inexploités ou à l'arrêt, par manque de pièces de rechange et de matières premières au niveau des départements de production et annexes», déplorent les représentants des travailleurs. Le conseil syndical de cette SPA considère qu'en l'absence d'investissement dans les ressources humaines, dans le but d'améliorer la situation socioprofessionnelle des travailleurs, tous les efforts engagés par les pouvoirs publics seront voués à l'échec. «Il est urgent de revoir le système de rémunération, le rendre plus motivant et incitatif, instaurer un système de stimulation pour encourager les producteurs à redoubler d'efforts et atteindre les objectifs», préconisent les syndicalistes. Et d'ajouter : «Nous considérons que le vide juridique occasionné par l'inexistence du syndicat et du comité de participation de l'entreprise, constitue un blocage pour la réussite de cette relance, ce qui influe négativement sur le bon fonctionnement et le climat social au sein de l'EATIT». La même source relève : «suite au long combat mené depuis des années à tous les niveaux, des mesures d'assainissement, d'investissement et de mise à niveau ont été décidées par les pouvoirs publics pour la relance du secteur textile, qui s'étale sur les quatre années (2011-2015) pour contribuer à améliorer d'avantage le rendement de notre complexe». Pour concrétiser cet ambitieux programme et débloquer la situation, les représentants des travailleurs interpellent les principaux actionnaires pour «accélérer la concrétisation de ces investissements, rouvrir le centre de formation indispensable pour le perfectionnement et la formation de notre personnel et finaliser le dossier d'harmonisation des salaires et les recours formulés par les unités». Le conseil syndical du complexe textile de Draâ Ben Khedda qui s'est réuni le 18 juin dernier a décidé, par ailleurs, de se déplacer à la direction générale de l'entreprise et au siège de la fédération nationale de textiles et cuirs à l'effet d'attirer l'attention des responsables concernés sur les problèmes multiformes qui freinent le développement de ce secteur d'activité.