Les quelque 900 travailleurs que compte la Cotonnerie de Tizi Ouzou (CTO), issue de la restructuration de la Cotitex de Draâ Ben Khedda, ont entamé une grève générale depuis le 23 du mois en cours, pour revendiquer le paiement des deux mois de salaires qui ne leur ont pas été payés. À la veille de l'Aïd-el-Adha, ces derniers ont même tenu un sit-in sur la voie publique, tentant de bloquer la circulation automobile sur la RN 12 au niveau de Draâ Ben Khedda. Une action qui a provoqué un accident où quatre travailleurs ont été renversés par un automobiliste, les blessant sérieusement. Un de ces blessés est aujourd'hui contraint au port d'un collier orthopédique (minerve) pour soutenir sa colonne vertébrale dont il souffre. L'affaire est ainsi entre les mains du tribunal de Tizi Ouzou. C'est une entreprise qui a beaucoup de possibilités de relance, voire de créer des emplois, pour peu que la banque daigne lui débloquer des crédits en gelant pour une année, les remboursements de son découvert. “Pour écarter la menace de fermeture de ce complexe et la perte de plus de 1 000 emplois, l'autorisation d'un crédit bancaire de 300 millions de dinars est impérative pour acquérir les matières premières nécessaires”, souligne le PDG de la CTO. “Actuellement, ajoute-t-il, les ateliers de filature et de tissage fonctionnent en deux équipes, mais le programme de production arrêté au budget de l'exercice 2006 nécessite le passage à une troisième équipe”. Il explique que si ce programme reste, en revanche, tributaire d'un approvisionnement régulier et suffisant en matières premières (coton et polyester), il a rappelé que la CTO n'a pas bénéficié, pour l'exercice 2005, de crédits bancaires pour l'importation de coton, ce qui l'avait contrainte au recours à des emprunts auprès des entreprises du même groupe, tout en ne fonctionnant qu'à 20% de ses capacités. Il faut noter que les autorités locales de Draâ Ben Khedda ont affiché leur volonté à plaider auprès des autorités compétentes la cause de cet ex-fleuron de l'industrie textile pour obtenir sa relance et sauvegarder ainsi les postes de travail, d'autant que les moyens et les possibilités existent. Salah Yermèche