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«Si l'on arrive à produire plus de blé dur, on produira du blé tendre» Mohamed belabdi. Directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC)
-Peut-on espérer, cette année, une meilleure récolte que l'année dernière ? Cette année, de par les conditions climatiques qui ont prévalu durant toute la campagne, ajoutées aux opérations de semence et de désherbage effectuées dans de bonnes conditions, nous nous attendons à une récolte meilleure que l'année passée. Il faut signaler toutefois qu'un manque de précipitations et la gelée ont touché quelques wilayas de l'Est, où la récolte céréalière risque d'être compromise. Nous pensons néanmoins que ce déficit va être compensé par une forte production dans la zone Ouest. Côté préparatifs, nous avons mobilisé toutes les capacités de stockage existantes et des réquisitions d'aires à cet effet ont été même décidées. -Y a-t-il une amélioration des rendements à l'hectare ? Pour ce qui est de l'orge, nous avons actuellement des rendements satisfaisants qui dépassent, en irrigué, les 50 quintaux à l'hectare et 30 quintaux à l'hectare en sec. Quant au blé, nous n'avons pas encore terminé la récolte, mais on s'attend à un rendement meilleur entre 45 et 50 q à l'hectare et 75 q en irrigué. -Quelle sera, selon vous, la wilaya la plus performante en récolte et en rendement cette année ? On s'attend à ce que Tiaret cartonne cette année. -Vous avez évoqué la question du stockage. Justement, les céréaliculteurs se plaignent chaque année de problèmes de stockage de leurs récoltes. Qu'en est-il cette année ? Cette année, nous avons pris toutes les dispositions nécessaires, en commençant par vider toutes les capacités des Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS). Les silos stratégiques ont tous été mis à la disposition des fellahs et d'autres silos de forte capacité appartenant aux privés ont été loués, en plus de tout ce qui a été réquisitionné au niveau de chaque wilaya. Globalement, nos capacités de stockage dépassent les 30 millions de quintaux. De plus, nous avons déjà commencé les opérations de transferts des stocks de la nouvelle récolte des zones du nord vers le sud pour libérer plus d'espace et, partant, approvisionner en orge le cheptel des régions sud du pays. -Vous avez lancé aussi un projet de réalisation de 39 nouveaux silos. Quand seront-ils opérationnels ? Le contrat a été attribué en avril dernier. Pour les 9 silos en béton, leur réalisation sera assurée par un groupement d'entreprises algéro-chinois. Les 30 silos métalliques restants seront réalisés par le groupe algérien Batimetal en partenariat avec l'entreprise italienne Borghi et la réception du projet est prévue 30 mois après le lancement des travaux qui débuteront incessamment. La capacité de stockage de ces infrastructures est de 8 millions de quintaux. -Les récoltes céréalières s'améliorent d'année en année, mais l'Algérie continue à importer de grandes quantités de blé… L'importation de blé est une question qui dépend des habitudes alimentaires. Depuis l'indépendance, les Algériens ont changé leurs habitudes alimentaires et consomment plus de blé tendre. Cette espèce de blé n'est pas cultivée en grande quantité parce qu'elle exige beaucoup d'eau et les conditions climatiques qui caractérisent notre pays ne permettent pas d'avoir des rendements importants. Le climat semi-aride et les sols dont nous disposons ne nous permettent pas de cultiver plusieurs espèces de blé. Ce que nous sommes en train de faire, c'est s'autosuffire en blé dur et en orge, puisque cela est à notre portée, et ce, en augmentant les rendements. Par la suite, si on arrive à produire plus de blé dur et d'orge, on produira du blé tendre. Les importations que nous faisons répondent donc à la nécessité d'assurer les besoins de consommation de la population et d'approvisionner tous les transformateurs céréaliers du pays. Le pain est notre aliment de base et nous en sommes de grands consommateurs. La facture des céréales, notamment en blé tendre, est donc importante. -Comment se présente la conjoncture actuelle sur les marchés des céréales à l'international ? Actuellement, nous sommes dans une tendance baissière pour la cotation des blés. Selon les prévision du Conseil international des céréales (CIC), l'on s'attend à une augmentation de la production mondiale de l'ordre de 4% et tous les indicateurs sont là pour dire qu'il va y avoir une baisse des prix sur le marché international.