Pour preuve l'accord et même le vif souhait de grands jazzmen de participer à son hommage. Les organisateurs avaient d'ailleurs basé leur choix selon les musiciens qui étaient les plus proches de Aziz. Durant une semaine, le jazz avait rendez-vous avec l'émotion. Celle de revenir à Constantine sans que le batteur soit présent, pour les musiciens, et celle d'offrir à sa mémoire autant d'amour et de musique à tous les autres. Concrètement, la richesse artistique de ce dernier Dimajazz était époustouflante. Que de grands noms, que de grands amis... l'émotion était partout. Lors des concerts où Aziz s'imposait dans tous les discours et alors que sa famille a assisté à toutes les représentations. Et à l'hôtel qui logeait les participants, heureux et émus de faire partie du cercle du batteur.Aussi, lors des départs où, la majorité des musiciens quittaient Constantine en larmes. Tous sont content de voir les rêves et les projets de Aziz se maintenir ou se concrétiser, selon les cas. Tous seraient comblés de revenir défendre le jazz sur la scène constantinoise. Mais il est certain que le point le plus positif de ce Dimajazz se situe dans les masters class qui ont été maintenus, selon la volonté de Aziz et la politique de LIMAA. Du Jazzman français d'origine algérienne, Mourad Benhamou à B. Connected, en passant par Geoffroy de Masure, le trompettiste de Bzzz Pûk, Thôt et Sinouj. Pour ce dernier, deux musiciens, Larbi Sassi et Pablo Hermandez, violoniste et saxophoniste, se sont déplacés, vendredi matin, au conservatoire de la ville. Les enfants qui ont bénéficié de ces ateliers, ce jour-là, pouvaient bien être la relève de demain. C'est, en tous les cas, ce que souhaitent les organisateurs. D'autres masters class improvisaient chaque soir dans l'une ou l'autre chambre d'hôtel. C'est ainsi que les musiciens de B. Connected, avec Pablo Hermandez et Larbi Hassi de Sinouj, deux trompettistes de l'Institut supérieur de musique d'Alger et un guitariste autodidacte, ont composé et arrangés un morceau, dans la nuit de mercredi. Un exemple parmi d'autres des nombreux échanges qui se sont faits durant cette semaine. Le pari est gagné, disions-nous, du point de vu de la richesse artistique avec une douzaine de nationalités. Avec un coup d'envoi algérien et une clôture africaine, pour rappeler l'idée de Aziz, à savoir que le jazz est partit de chez nous. Avec, aussi, de bons exemples de réussite. Traîne Savate et Foursène El Djanoub, pour dire aux jeunes musiciens débutants qu'il y a possibilité d'adhérer à ce festival. Et enfin un public très connaisseur et particulièrement apprécié par les artistes est venu très nombreux. Les yeux vers l'avenir Pour Zohir Bouzid, le président de LIMAA, les moments forts de ce Dimajazz se situaient lors de l'ouverture et de la clôture... Mais l'avenir est prometteur et les idées foisonnent. Les organisateurs pensent déjà à l'édition de 2007. Ils ont déjà plusieurs musiciens en vue, mais on ne connaîtra pas encore leur nom. En attendant, on sait qu'il y aura toujours autant de variétés de style. En parallèle au Festival, les membres de LIMAA comptent concrétiser beaucoup de projets. A commencer par l'organisation de stages de formation gratuits, pour initier un maximum de musiciens. Pour les orienter, aussi, et pour leur donner une chance d'émerger sur la scène. Tout cela pour dire que Aziz est parti, mais que ses idées sont entre de bonnes mains, paroles de musiciens (les plus proches du batteur !). Dimajazz, on peut le dire, est bien parti pour être un espace de jazz et de différents courants musicaux incontournables. « Vive la musique ! », c'était les derniers mots de Aziz. Son vœu est bel et bien en train de se réaliser et de se confirmer...