Selon le directeur de l'agriculture de la wilaya d'Alger, 43 « dossiers » de reprises de terres à vocation agricole, relevant du domaine public de l'Etat, ont été étudiés et 37 ont été acceptés et comptabilisent une superficie de 97 ha. Cette superficie viendra s'ajouter aux 128 défalcations décidées l'année dernière par la même assemblée de wilaya (une proposition de l'exécutif, ndlr) à la plénière du mois de mars. 90% de ces nouvelles affectations le sont pour des programmes de construction de logements sociaux participatifs. L'objectif de ces défalcations - un mot que n'apprécie pas trop le nouveau directeur de l'agriculture, M. Hamdaoui qui, lui, préfère parler de « reprise » de terres agricoles - est de dégager des assiettes pour de futurs projets d'utilité publique. Des exploitations agricoles individuelles et collectives situées dans les communes de Gué de Constantine, Birkhadem, Rouiba, Tessal El Mardja, Baraki, Eucalyptus, Aïn Benian, Draria, Saoula et Hammamet accueilleront des programmes sociaux locatifs. D'autres, sises à Bab Ezzouar, El Achour, Khraicia, Birtouta, Draria - pour ne citer que celles-là - s'équiperont de groupes scolaires, mosquées, locaux commerciaux etc. Ainsi, il apparaît que pour parer aux difficultés qu'impose le lancement du projet « présidentiel » de construction d'un million de logements d'ici 2009, les pouvoirs publics ont eu recours à la solution la plus « facile » autrement dit : empiéter sur les terres qui représentent une valeur économique sûre.. Le déficit en matière de construction de logement de type LSP à Alger, dont la cause principale est la flambée du prix du mètre carré dissuade indéniablement les promoteurs intéressés d'investir dans cette formule, car, expliquent-on, le coût de l'unité d'habitat reviendra à plus de 2 millions de dinars, donc inéligible à l'aide de l'Etat. Un travail est en train de se faire, nous dit-on, pour soit hausser la barre à plus de deux millions de dinars ou revoir les prix de cession de terrains. Rappelons que les promoteurs bénéficient déjà, et ce en vertu d'un arrêté interministériel, d'un abattement de 80% pour l'acquisition des assiettes foncières devant accueillir les projets LSP. Ce que le directeur des domaines d'Aes d'élus de l'Apw font état en effet de « détournements d'affectations », accusation que réfutent bien évidemment les responsables de la wilaya. Par ailleurs, aucune garantie n'est acquise quant au respect des affectations préconisées et pour que ces dernières ne prennent pas une destination autre que celle pour laquelle elles ont été prédestinées. Des témoignages en disent long sur les intentions réelles des responsables et sur ce qui sera du devenir des 37 000 ha de terres cultivables ceinturant la capitale. Ce n'est que le balbutiement en tous cas, puisqu'on est même allé jusqu'à annoncer la future reconversion de 5000 ha de terres agricoles, actuellement intégrées au Plan directeur de l'aménagement et de l'urbanisme de la wilaya d'Alger, affirme le directeur de l'agriculture. Le pire est donc à venir.