Le secteur du Textile-habillement-cuir (THC) a subi une perte des effectifs de 60% depuis le début de sa restructuration durant les années 1980, selon un document économique et social élaboré par la Fédération nationale des travailleurs du textile et cuirs (FNTTC), affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Le document fait également ressortir que les secteurs textiles Texmaco, Confection et habillement, ainsi que le Groupe cuirs ne fonctionnent respectivement qu'à hauteur de 17%, 52%, 29% de leur capacités et potentialités. Devant cet état de fait, la fédération s'interroge sur l'avenir de ce secteur et le sort que comptent donner les autorités compétentes aux 24 698 travailleurs. La situation des THC n'est guère reluisante, fait savoir le document, avec des dettes héritées des différentes restructurations estimées à plus de 61 milliards de dinars à fin 2003. D'après la fédération, « le démantèlement du tissu industriel national des THC n'est pas qu'une simple opération de gestion, il est le résultat de la pression d'un libéralisme sauvage ». La même source estime que le désengagement de l'Etat de certains secteurs « au nom de la rentabilité », a laissé place à « une noria de conteneurs à ciel ouvert », allusion faite aux importateurs. Le secteur informel, et plus particulièrement le marché florissant de la friperie a aussi porté un coup à la production nationale des THC, constate le document de la FNTTC. La fédération préconise l'interdiction pure et simple de l'importation d'articles de fripe, de même qu'elle recommande l'interdiction de l'exportation du cuir et de la peau brute. La fédération réclame, par ailleurs, le payement des arriérés de salaire des travailleurs du secteur qui n'ont pas touché de rémunération depuis des mois, souligne-t-elle. Elle demande, dans la même lancée, le gel des différentes dettes des entreprises. Elle considère, en outre, qu'il est « impératif » de mettre en place une stratégie industrielle pour maintenir l'outil de production et de préserver les emplois, tout en menant « une lutte implacable contre le marché informel ». Cette démarche pourrait s'inspirer des expériences étrangères, notamment tunisienne et chinoise, selon le document. La FNTTC propose de favoriser les entreprises nationales privées et publiques dans le cadre des attributions des marchés publics qui représentent, selon elle, « un débouché non négligeable », relevant au passage que « partout dans le monde et particulièrement les démocraties libérales, les responsables politiques et ceux des gouvernements agissent sans aucun complexe comme démarcheurs pour leurs entreprises ». Enfin, la fédération estime que tous les acteurs sociaux doivent être associés dans les prises de décision ayant trait aux affaires économiques.