La grève organisée, hier, par l'intersyndicale de la Fonction publique a été partiellement suivie. La mobilisation des travailleurs diffère d'un secteur à un autre. Si les lycées ont connu une paralysie presque totale, le débrayage dans les hôpitaux et les administrations publiques était partiel. C'est du moins ce que nous avons constaté lors de notre tournée dans les APC, les CHU et les établissements scolaires de la capitale. Les travailleurs du secteur de la santé n'ont pas répondu massivement à l'appel qui leur a été lancé par l'intersyndicale, dont font partie des syndicats autonomes de la santé tels que le Snapsy et le SNPEM. A l'hôpital Mustapha Pacha comme au CHU de Bab El Oued ou celui de Kouba, les médecins n'étaient pas nombreux à répondre favorablement au mot d'ordre de grève de l'intersyndicale de la Fonction publique. Le taux de suivi de la grève dans le secteur de la santé, selon Mohamed Hadj Djilani, chargé de communication du Snapap, varie entre 25 et 40%. Les taux changent d'une wilaya à une autre. Raison : pour notre interlocuteur, la multiplicité des syndicats dans le secteur et la non-adhésion de certains d'entre eux à l'intersyndicale ont influé négativement sur la mobilisation des médecins. Les fonctionnaires de l'administration n'étaient pas également nombreux à débrayer. « Nous sommes, toutefois, satisfaits par l'adhésion des fonctionnaires à notre initiative. En dépit des pressions exercées par le ministère du Travail et les chefs de daïra, les travailleurs ont quand même répondu à notre appel », a précisé M. Hadj Djilani, en ajoutant que les taux de suivi les plus élevés ont été enregistrés à Béjaïa (85%), Bouira (65%), Bordj Bou Arréridj (70%) et les wilayas du Sud (70%). Sur le plan national, indiquent les syndicalistes que nous avons contactés, hier, le taux de suivi est de 65%. C'est l'éducation nationale qui a connu le taux de suivi le plus important (plus de 85%). Les vétérinaires d'Alger n'ont pas travaillé hier. Selon Mme Akali, chargé de communication du syndicat des vétérinaires, la grève a été respectée à 100%. En dehors de l'arithmétique des taux d'adhésion à la grève, les syndicalistes fédérés autour de l'intersyndicale de la Fonction publique se sont montré satisfaits. C'est pour la première fois, ont-ils souligné, que les syndicats autonomes représentant différents secteurs de la Fonction publique s'unissent afin de lutter pour une cause commune : les droits des fonctionnaires. « Le plus important pour nous c'est cette synergie entre les syndicats autonomes et la mobilisation des travailleurs pour deux points essentiels, en l'occurrence la situation socioprofessionnelle des travailleurs et leur droit à l'exercice libre du syndicalisme », a affirmé Mme Akali. Le même avis est partagé par le responsable du Snapap qui a appelé aussi les partis politiques à soutenir activement l'action des syndicalistes. Les responsables des organisations syndicales de l'éducation, à savoir le Cnapest et le CLA, eux sont allés plus loin en déniant le droit à l'UGTA de parler des salaires. Selon eux, ce que le pouvoir et son « partenaire social » sont en train de concocter à travers la tripartite et la bipartite est purement politique. Il y a, ont-il lancé, des desseins non avoués derrière la volonté d'augmenter les salaires. « Nous voulons un dialogue gouvernement-fonctionnaires de la Fonction publique », ont-ils précisé.