Dans une situation de crise exceptionnelle le chef de l'Etat aurait dû prendre une décision à la hauteur de la crise. Il a choisi de ne rien changer. Il a choisi de ne pas choisir », a déploré le premier secrétaire du Parti socialiste, lors d'une conférence avec la presse étrangère à Paris, jeudi, alors que le groupe socialiste à l'Assemblée nationale venait de déposer une motion de censure, suite à l'affaire Clearstream. « Notre pays traverse l'une des plus graves crises de la Ve République », lit-on dans la motion de censure que défendra François Hollande, premier secrétaire du PS, mardi en séance, à l'Assemblée nationale. « Nous sommes devant une crise politique, ce n'est pas une crise banale, c'est une crise au sommet de l'Etat, au sein d'une même équipe », a-t-il ajouté. Le numéro un du PS a assuré que son parti ne demanderait pas de changement de calendrier électoral. « Je respecte le calendrier électoral. Nous ne demandons pas de changer le calendrier électoral (...), a-t-il dit. « Depuis un an, le gouvernement est plongé dans une tourmente d'une rare intensité : violences urbaines exceptionnelles dans leur durée et leur ampleur, opposition massive des salariés, des étudiants et des lycéens au contrat première embauche et aujourd'hui, divisions au sommet de l'Etat sur fond de suspicion, de manœuvres et de complots », ajoute le texte. « L'élection présidentielle doit être l'occasion de tourner la page de ce régime de crises et de poser les termes du débat de société dont le pays a besoin. Pour que cette confrontation démocratique ne débouche pas sur le rendez-vous tronqué de 2002 sous la menace de l'extrémisme, il est aujourd'hui indispensable d'assainir le climat politique », affirment les signataires. Devant la presse étrangère, François Hollande a affirmé que « chaque député sera devant le choix suivant, s'il ne vote pas, c'est qu'il soutient de Villepin, Sarkozy, Alliot Marie dans cette crise. Ceux qui ne voteront pas approuveront l'équipe gouvernementale ». C'est la troisième fois depuis l'arrivée de Dominique de Villepin à Matignon, en juin 2005, que le groupe socialiste dépose une motion de censure, et la cinquième fois depuis le début de la législature en juin 2002. Elles ont toutes été rejetées et le sort de celle-ci ne fait aucun doute. Le groupe UMP dispose à lui seul de la majorité absolue à l'Assemblée nationale.