- Mohamed Djelab, PDG du CPA « Sur le plan de l'intermédiation, les banques ne sont plus ce qu'elles étaient. Elles sont en train de développer leurs instruments d'analyses et d'ingénierie financière. C'est le cas du CPA qui est en train de mettre en place un système de notation de la clientèle avec une segmentation. Le process de modernisation sera conforme aux standards internationaux qui va fluidifier tous les circuits de distribution des crédits. En plus de cette action de mise à niveau des standards internationaux, nous avons engagé une grande action de formation avec une grande école française de formation qui a commencé au mois de février dernier la formation d'une promotion d'analystes de crédits auprès de l'Ecole supérieure des banques avec l'assistance des services d'un centre français de formation bancaire internationalement reconnu. Nous tablons également sur une meilleure organisation avec la mise à niveau du système d'information car une banque qui n'a pas un bon système d'information performant ne peut pas développer convenablement son système d'intermédiation. L'ingénierie financière est devenue une préoccupation centrale et pour ce qui est du financement de l'économie nous sommes sortis des schémas classiques pour aller vers davantage de syndication et de financements alternatifs. » - Pascal Quiry, professeur HEC Paris « Il n'y a pas de honte à copier ce qui se fait de mieux dans les pays voisins, comme le Maroc et la Tunisie, ou plus loin. Il y a un besoin considérable de formation et l'Algérie a l'avantage de disposer d'une école supérieure de banque où peuvent être associées les formations spécifiques aux nouveaux produits bancaires à développer et surtout à l'analyse de crédit qui fait cruellement défaut. Il faut passer étape par étape vers de nouvelles formules de crédits autres que le crédit bancaire. Les banques seront de toute façon obligées de le faire compte tenu de la concurrence étrangère présente en Algérie qui proposera, si ce n'est déjà fait, toute une panoplie de formules de crédits. » - Ali Sadmi, président de la Cosob « Il est vrai qu'aujourd'hui le marché banquier est réduit à sa plus simple expression, mais il faut reconnaître qu'à côté le marché obligataire se développe de façon satisfaisante puisque son encours est actuellement de l'ordre de 140 milliards de dinars. Toutes les grandes entreprises ont eu recours à ce type de financement aussi bien Sonatrach et sa filiale, Algérie Télécom, Sonelgaz et Air Algérie. Le dernier en date est comme vous le savez l'entreprise privée Cevital. Concernant le marché obligataire, il y a donc de larges possibilités de levées de fonds aussi bien par des entreprises publiques que privées. Les banques ont une capacité de prêt limitée par les règles prudentielles, et les montants des fonds disponibles à leur niveau quand bien même elles opéreraient des syndications. Les banques qui ne peuvent pas faire face à une demande de crédit aussi forte devraient canaliser ne serait-ce qu'une partie de cette demande vers le marché obligataire. » - Jean-Marie Pinel, DG de KPMG « De tous les débats de ces deux jours de symposium, il ressort clairement que le dynamisme de l'économie algérienne tiendra pour une bonne part de la santé des PME/PMI. Ils ont les idées et le savoir-faire, mais il leur faut le financement pour les faire éclore et prospérer. Il ne s'agit pas que de quelques entreprises mais d'une couche sociale. Les banques sauraient-elles répondre à cet appel ? C'est tout l'enjeu des réformes actuelles. Il leur faut des organisations, des outils et des analystes bien formés pour y répondre. Mais il leur faut aussi de la fiabilité de l'information, celles-ci ne seront crédibles et utilisables que si la banque a confiance. Compétence, financement et confiance, voilà la richesse de demain. Ces trois thèmes sont à développer et à réaliser. KPMG Algérie est prêt à assumer sa part de responsabilité pour créer la confiance. » - Mohamed Ould Mohamedi, chef de division au ministère des Participations et de la Promotion des investissements « Il y a un important vecteur qui doit, à mon sens, être développé par le système bancaire. C'est l'expertise en matière d'évaluation aussi bien du côté des entreprises que des banques. Les uns se plaignent de la non-maturation des dossiers, et ce sont les banques qui en font souvent le reproche aux entreprises qui se plaignent à leur tour du manque d'expertise au niveau des banques quand il s'agit d'expertiser dans des délais raisonnables leur dossier de crédit. C'est dire que pour aller de l'avant il devient urgent et impératif que les banques et les entreprises développent leurs services en matière d'expertise ».