Les enseignants-chercheurs, titulaires de diplômes de doctorats étrangers (doctorat 3e cycle, doctorat d'ingénieur, doctorat unique et PHD), se plaignent des « mesures récemment annoncées par le ministère de tutelle compliquant davantage (leur) situation ». Maintenus par les textes en vigueur dans l'impossibilité de franchir la barrière du rang magistral, ces enseignants, qui se sentaient déjà « marginalisés », se considèrent aujourd'hui « outragés ». Ils sont une cinquantaine à avoir signé une pétition demandant la « reconnaissance de ces diplômes et l'accès direct au grade de maître de conférences ». Ils suggèrent cependant de « réserver les critères de motivations à l'obtention du grade de professeur ». Cette catégorie d'enseignants « complètement mis à l'écart est aujourd'hui dans l'embarras du fait que tout horizon lui est obstrué », lit-on dans le document. Ses signataires relèvent en fait que « les textes régissant l'évolution de ces enseignants sont devenus caduques, la commission du ministère établissant les équivalences des diplômes étant dissoute et le doctorat d'Etat supprimé ». Par conséquent, les détenteurs de ces diplômes, « de même niveau que le doctorat nouveau régime », se retrouvent « sans aucune possibilité de faire valoir ces acquis ni de vis-à-vis pour négocier ». Des enseignants « en mesure d'encadrer des thèses de magisters et de doctorats, soulignent-ils, qui prennent en charge dans toutes les universités du pays, des cours ex cathedra, assurent les TD et TP des différents cycles, exercent des responsabilités administratives, pédagogiques et scientifiques, participent aux séminaires locaux et nationaux et sont affiliés à des équipes et des projets de recherche ». Leur plan de charge étant « aussi étoffé que celui des enseignants de rang magistral », ces enseignants qui ont obtenu leurs diplômes entre 1982 et 1994 et dont l'expérience professionnelle (un critère qui ne pèse plus désormais) atteint parfois les 25 ans. Ils « s'étonnent de constater que tous ces attributs aient toujours été ignorés par ceux qui ont la charge de concevoir les textes d'application ». Ils interpellent le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour qu'il intervienne « afin que cette catégorie d'enseignants puisse évoluer et retrouver la voie d'accès au grade de maître de conférences ».