Les Tunisiens ont été frappés de plein fouet par l'érosion du pouvoir d'achat et la spéculation dus surtout à la précarité de la situation politique de leur pays et à la régression qu'a connue le secteur du tourisme. A l'approche de chaque rentrée scolaire, le nombre de ressortissants tunisiens en visite à Souk Ahras redouble, et c'est surtout le shopping qui cause ce rush. A Heddada, commune frontalière distante du chef-lieu de la wilaya de 43 km, rares sont les familles qui y marquent une escale. «C'est à Souk Ahras et à Annaba que les touristes tunisiens achètent le plus gros des fournitures scolaires à cause de la variété des produits, qui est limitée à Heddada», a indiqué S. Ahmed, un commerçant installé dans cette commune. Il a, toutefois, expliqué que les clients habituels ne changent guère de destination et que le commerce dans ladite commune n'est pas dans le marasme. Produits laitiers, ustensiles, fruits et légumes, articles électroménagers et paraboles s'écoulent en grande quantité auprès des visiteurs en provenance du pays voisin. Mounji est originaire de Djendouba et vit à Souk Ahras. Ses compatriotes font escale dans sa pièce- cuisine où il vit depuis quelques années et c'est lui qui accueille les visiteurs qui débarquent de sa ville natale et leur sert parfois de guide. Il explique : «L'abondance des produits, notamment les effets vestimentaires pour enfants et adultes, des cartables et autres fournitures scolaires, a cassé les prix et mes compatriotes viennent s'approvisionner à Souk Ahras à cause de cet avantage.» Il en est même ceux qui achètent en double pour revendre une partie des articles et récupérer les frais du déplacement vers et depuis le territoire algérien. Selon notre même interlocuteur, les aoûtiens en provenance de la Tunisie comptent également des commerçants et des trabendistes qui eux prennent la direction des grands espaces commerciaux pour des achats en gros. «C'est à Sétif et El Eulma que nous avons tissé des relations commerciales avec des amis fiables qui nous cèdent la marchandise à des prix avantageux», nous confie un transitaire de Mounji. Ce dernier nous fait savoir que les Tunisiens ont été frappés de plein fouet par l'érosion du pouvoir d'achat et la spéculation dus surtout à la précarité de la situation politique de leur pays et la régression qu'a connue le secteur du tourisme, premier département générateur de richesses et de postes d'emploi en Tunisie.