Abdelaziz Belkhadem craint-il une nouvelle crise et un vent de contestation au sein du FLN ? Pourquoi évoque-t-il avec insistance l'absence d'une dissidence et l'importance de l'unification des rangs ? Pourquoi insiste-t-il, dans chacune de ses interventions, sur la révision de la loi sur les partis politiques ? Le secrétaire général de l'instance exécutive de l'ex-parti unique pense qu'une halte s'impose pour faire le point sur, entre autres, le multipartisme, la Constitution, et bien d'autres sujets liés notamment à l'esprit de la Déclaration du 1er novembre. Hier, lors d'une réunion portant sur l'installation de la commission nationale chargée du 9e congrès ordinaire du parti, Abdelaziz Belkhadem s'est attardé sur le devenir du FLN, qui est, selon lui, « incontestablement la première force politique du pays ». « Que cela ne déplaise à certains, nous sommes la première force politique en Algérie. Nous sommes certes, un parti ayant la même Constitution que les autres formations. Seulement, le FLN a son propre cachet qui le distingue des autres formations », a indiqué Belkhadem sans jamais décliner l'identité des adversaires auxquels il s'adresse. A quoi fait-il allusion ? Quelle est cette particularité qui différencie le FLN des autres partis ? Belkhadem est revenu à cet effet, sur les fondements et l'esprit de la Déclaration du 1er novembre. Une déclaration qui est devenue regrette-t-il une référence pour tous les partis politiques algériens d'où le recours à d'autres formules et d'autres fondements. « Le FLN est un parti singulier, qui n'est pas né d'une étape ou alors d'une circonstance ou un agrément », soutient-il avant de rappeler, en omettant, toutefois, la responsabilité du parti qu'il dirige dans la crise que vit le pays, que le FLN tient sa légitimité de l'histoire. « Pour nous, il faut aujourd'hui améliorer ces fondements en tentant d'élargir son champ, entre autres, aux questions économiques, et celles liées à l'éducation », a expliqué le conférencier qui estime que c'est là le seul moyen de se distinguer des autres partis. Toutes ces questions seront débattues tout au long du processus de préparation du 9e congrès. « Quel bilan peut-on faire du pluralisme politique en Algérie ? Comment perçoivent nos militants la révision de la constitution, le rôle de l'élu, et la mission de l'Assemblée ? Ces thèmes seront traités minutieusement durant cette période », a souligné l'ex-Chef de gouvernement qui fera remarquer à l'adresse de ses militants qu'il « est important de bâtir le parti sur une plate-forme solide, qui lui permet de gérer un éventuel conflit politique qui peut surgir à une étape ou une autre étape de sa vie », a averti Belkhadem. Par ailleurs, le secrétaire général de l'instance exécutive a installé la commission nationale de préparation du congrès du parti prévu pour le premier trimestre 2010, dont il est le président. Elle est composée des membres de l'instance exécutive, des secrétaires généraux des mouhafadhate, de leurs élus au niveau des commissions de wilaya, des membres du conseil national du parti et des deux Chambres du Parlement. Le programme des préparatifs du congrès sera exécuté dès la constitution des groupes de travail à partir de la mi-juillet prochain. Les groupes de travail examineront les questions structurelles en relation avec l'esprit de discipline, le respect du programme du parti et de ceux relatifs aux institutions de l'Etat partant de la Constitution jusqu'au rôle de l'élu à l'Assemblée populaire communale.
