En plus de l'absence de routes carrossables, de transport et de toutes les autres commodités urbaines, les habitants dénoncent le climat d'insécurité qui règne désormais dans leur cité, avec les agressions et la présence de dealers. C'est devenu une habitude, une seconde nature chez les habitants de la cité Haï Aïn S'dari, à Hamma Bouziane. Pour sortir il faut, en effet, à chacun une paire de chaussures usuelles en plus d'une paire de bottes pour affronter la gadoue qui règne en maîtresse dans ce quartier depuis des années. Un phénomène que les récents orages ont il est vrai encore plus amplifié. Un petit tour sur place vous renseignera sur l'état lamentable de la route et des différentes voies d'accès à la cité, truffées de nids de poule et toutes cabossées et de plus submergées par les eaux provenant d'innombrables fuites sur le réseau AEP et qui se déversent sur la chaussée depuis des lustres. Un riverain évoque également l'apparition d'un phénomène presque inconnu jusque-là à Haï Aïn S'dari : l'insécurité. «C'est vrai que cela n'atteint pas le degré de gravité enregistré à Constantine ou à Ali Mendjeli, mais l'on signale tout de même quelques délits comme les agressions ou la présence de dealers de psychotropes et de kif dans le quartier», souligne notre interlocuteur. A Haï Aïn S'dari, ce ne sont pas uniquement des routes carrossables et la sécurité qui font défaut, c'est aussi une situation géographique qui fait que le quartier, où tout manque, est excentré par rapport au chef-lieu de wilaya et Hamma Bouziane. Le transport est ainsi un véritable casse-tête. Le déplacement vers Hamma Bouziane ou Constantine est vécu quotidiennement comme un calvaire notamment pour les enfants scolarisés du quartier. En effet, en l'absence de moyens légaux de transport individuel ou collectif, les fraudeurs exercent en maîtres des lieux en assurant des navettes à leur guise et à des tarifs, pour le moins prohibitifs et impossible à discuter.Les habitants signalent par ailleurs des coupures répétées d'électricité dans leur quartier depuis une dizaine de jours qui durent parfois plusieurs heures, voire des nuits entières. Une situation qui ne fait qu'accentuer chez eux un sentiment de marginalisation et rend encore plus difficile leur vie au quotidien. Un représentant de l'association de quartier nous dira que toutes ces préoccupations ont été portées à la connaissance des responsables locaux notamment au maire de Hamma Bouziane mais que rien n'a été fait pour y remédier.