Depuis l'arrêt du crédit à la consommation décidé par la loi de finances complémentaire pour 2009 (LFC2009), qui a été mal accueilli aussi bien par les citoyens que les concessionnaires d'automobiles, des rumeurs circulent depuis le mois de décembre dernier faisant état d'un probable retour à ce moyen d'achat pour les véhicules. Mais, la première réaction est venue du ministre des Finances, Karim Djoudi, qui avait déclaré, mardi dernier à la Radio nationale qu' "Il y a un certain nombre de projets (d'usines) d'automobiles actuellement en discussion entre le gouvernement algérien et les producteurs. A partir du moment où ces projets seront réalisés, nous aurons même à accompagner cela par la mise en place (...) de crédit à la consommation pour l'acquisition de véhicules fabriqués sur le marché domestique". Et dans le même ordre d'idées, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, a de son côté réagi en annonçant, entre autres, que l'Algérie avait récemment avancé à Renault une série de propositions pour la mise en oeuvre de son projet de réalisation d'une usine de fabrication de voitures en Algérie. Il s'agit, explique t-il, notamment "d'un niveau de la production de 100.000 véhicules de plusieurs modèles par an, d'une liste de 50 entreprises algériennes de sous-traitance avec un taux d'intégration minimum de 50% sur cinq ans", des propositions qui "n'ont pas été rejetées" par l'opérateur français. Ainsi, et avec les prémices d'une industrie automobile locale à la faveur de ce projet avec le constructeur français Renault, "très avancé", il y a lieu de noter un autre projet cité par M. Djoudi et qui concerne l'allemand Volkswagen qui même s'il est dans un stade moins avancé, pourrait, tout de même revenir sur la scène durant les prochaines années, précise le Ministre des Finances. L'émergence d'une industrie nationale de l'automobile donnera une nouvelle garantie pour la promotion de la production nationale qui constitue, faut-il bien le préciser, la préoccupation primordiale du gouvernement, des opérateurs économiques et du syndicat. Il est très utile de rappeler comme l'a si bien fait le ministre des Finances en déclarant également que l'arrêt du crédit à la consommation décidé par la loi de finances complémentaire pour 2009 (LFC2009), avait été pris dans un contexte marqué par "un emballement des importations de véhicules". "Nous étions en 2008 à près de 3,5 milliards de dollars d'importations de véhicules et de pièces détachées", a affirmé M. Djoudi. Cette mesure d'arrêt du crédit à la consommation avait alors été justifiée par le souci de faire diminuer les importations de voitures, d'une part, et d'orienter les banques vers le renforcement des crédits immobiliers, d'autre part. Enfin, il y a lieu de remarquer, en outre, que ces réponses sont venues pour éclaircir la situation de ce cas de crédit à la consommation. D'ailleurs, l'UGTA avait demandé, fin février, le "réexamen du crédit à la consommation en direction des ménages pour acquérir des bien et services produits localement". Le retour à ce mode d'achat est donc bien prévisible, mais il est bien conditionné en matière d'achats de véhicules par une garantie de plus pour l'industrie nationale.