Les ports d'Algérie seront paralysés aujourd'hui. La coordination des ports, regroupant dix syndicats, s'est montrée en tout cas déterminée à contrecarrer le projet de privatisation des entreprises portuaires. Ladite coordination a appelé à l'organisation d'une journée de protestation au niveau des dix ports algériens afin de contester la relance du projet visant la privatisation de certaines activités portuaires. Il s'agit notamment de la séparation de l'activité commerciale et l'autorité portuaire. Après un apaisement de la situation suite à l'accord signé en avril dernier, le bras de fer opposant le syndicat au ministère des Transports s'est durci davantage ces derniers jours. La tension monte chez les 14 000 travailleurs des ports. « C'est un problème vieux de 8 ans. Nous avons signé, le 10 avril dernier, un accord avec le ministère. Ce dernier porte sur la consultation autour des affaires concernant l'avenir des travailleurs. Ceci a été transcrit sur le PV. Nous nous sommes entendu sur la poursuite des négociations afin de trouver au bout de deux mois une solution idoine pour les problèmes posés », a fait rappeler, hier, M. Dris, responsable de la coordination des syndicats des ports. Toutefois, a-t-il indiqué, la tutelle n'a pas respecté l'engagement pris et a relancé son projet en catimini. « Nous avons pris connaissance, le 15 mai dernier, d'un document évoquant la relance du projet de la cession de certaines activités portuaires. C'est un coup de poignard dans le dos des travailleurs », a déclaré notre interlocuteur. Réunis récemment, les secrétaires généraux des différents syndicats faisant partie de la coordination ont décidé de répliquer prestement et avant qu'il ne soit trop tard. La grève d'aujourd'hui sera, selon le premier responsable de la coordination, un premier avertissement pour les autorités concernées. « La balle est maintenant dans leur camp », a affirmé, M. Dris. La coordination menace de recourir, le cas échéant, à d'autres actions plus radicales. « Nous allons évaluer cette journée de grève vers la fin du mois de mai en cours et si les autorités ne reviennent pas sur leur décision de privatiser les ports, nous irons vers d'autres actions », a-t-il lancé.