Malgré la réalisation de nouvelles infrastructures d'accueil pour les étudiants, le déficit demeure très important par rapport au nombre impressionnant de nouveaux résidents. La capitale de l'Est reçoit chaque année un nombre important de résidents universitaires. A elle seule, la direction du centre des œuvres universitaires de l'université de Constantine 1 doit prendre en charge, cette année, plus de 12 500 étudiants. Selon Abdelmadjid Fermiche, chef de contrôle et de coordination de ladite direction, ces étudiants seront hébergés dans 6 résidences, 3 pour les filles et autant pour les garçons. Il s'agit, pour les premières, des cités Nahas Nabil (en face de l'université Emir Abdelkader), avec 3 480 étudiantes, dépassant de loin ses capacités de 2000 lits, Aïcha Oum El Mouminine (située en contrebas du campus central des Frères Mentouri), avec 4180 étudiantes, d'une capacité d'accueil de 2000 lits, et de la résidence Benbadis (sise à Sidi Mabrouk) qui accueille actuellement 80 résidentes. Les garçons seront logés aux cités du 8 Novembre 1971 (à proximité de la cité des Fonctionnaires), d'une capacité de 2 820 lits, Mahmoud Mentouri, 1890 lits (près de l'institut d'architecture) et Zouaoui Rakam, 298 lits, abritée par l'institut national des techniques agroalimentaires (INATA). En raison d'une forte demande, justifiée surtout par la réalisation de nouvelles infrastructures dans la wilaya de Constantine, cette capacité d'accueil connaît d'une année à l'autre une hausse spectaculaire, notamment à Ali Mendejeli qui jouit de 5 résidences et à Aïn El Bey, plus précisément la ville universitaire qui a vu la construction de 3 nouvelles résidences. Selon des étudiants et certains responsables, ces réalisations n'ont pas pour autant réglé les sempiternels problèmes de surcharge dans les chambres, de la mauvaise qualité des repas, du manque de loisirs et surtout de l'insécurité maintes fois dénoncés par les étudiants durant ces dernières années et qui ont été à l'origine de plusieurs mouvements de protestation menés par les différentes organisations estudiantines, sans toutefois aboutir à une amélioration de la situation. On citera, à titre d'exemple, les conditions d'hébergement à la cité universitaire Nahas Nabil fortement déplorées par les résidentes. Ces dernières nous ont fait part de leurs préoccupations, entre autres de la dégradation de deux bâtisses de cette structure, qui date de 1971, avec les multiples infiltrations d'eau au niveau des toits de plusieurs chambres. Beaucoup d'étudiantes ont affirmé qu'elles ont saisi les services concernés afin de trouver une solution à ce problème avant l'hiver. Selon elles, la résidence n'a pas fait l'objet de la moindre opération d'entretien, ou de maintenance, durant les vacances d'été. Même le nettoyage annuel n'a pas été fait. Ce que d'ailleurs nous avons constaté sur place. Cependant, le chef de contrôle et de coordination des œuvres universitaires affirme que «les six structures bénéficient annuellement d'opérations de maintenance et d'étanchéité, surtout qu'elles sont très anciennes». Selon lui, bon nombre d'entre elles sont appelées à fermer, comme celle du 8 Novembre 1971 qui se trouve sur une zone de glissement de terrain. De leur côté, les résidentes de la cité Aïcha Oum El Mouminine nous ont confié, à l'unanimité, que leur problème majeur est l'insécurité. A tel point que certaines n'ont pas hésité, dès leur arrivée, à changer les serrures des portes de leurs chambres.