En dépit du changement opéré l'année dernière à la tête de la résidence universitaire Aïcha Oum El Mouminine pour filles (située à proximité du campus des Frères Mentouri de Constantine), avec la nomination d'un nouveau directeur, les problèmes perdurent au niveau de cette cité. Un lourd « héritage » auquel ce gestionnaire n'a pas encore apporté, semble t-il, les solutions attendues et espérées par l'Union nationale des étudiants algériens (UNEA) notamment. Dans un communiqué rendu public hier, cette organisation estudiantine exhume de nouveau le dossier relatif aux mauvaises conditions de vie des étudiants dans les cités universitaires et la déchéance qui y prévaut, en évoquant le cas des pensionnaires de la cité Aïcha, appelée également « 2000 lits », et dont les nombreuses doléances « ne sont pas prises en considération par les responsables de la résidence qui ne montrent aucun intérêt aux difficultés vécues par les étudiantes ». A ce propos, la section de l'UNEA de cette résidence universitaire dénonce « l'inertie des administrateurs dont le comportement irresponsable a précipité celle-ci vers le pourrissement et induit la propagation du pire fléau dont souffre la société algérienne, à savoir la drogue », de même qu'elle dénonce le « harcèlement sexuel dont sont victimes les étudiantes ». L'UNEA estime à cet effet que la « tragédie » vécue par cette cité n'est liée ni au problème du sureffectif dans les chambres, ni à l'insécurité, ni à l'insalubrité, ni au manque d'équipement, ni à la présence de certains travailleurs durant la nuit dans l'enceinte de l'établissement, mais plutôt à la consommation de drogue, à certains « comportements immoraux » et à des passe-droits à la faveur desquels, soutient l'UNEA, « des personnes étrangères à l'université, ne possédant même pas de dossier, sont hébergées en priorité dans la cité et pour lesquelles toutes les commodités sont accordées ». Joint au téléphone, le responsable de la communication de cette organisation estudiantine parle, à cet effet, de « complaisance de la part de certains responsables », mais aussi de « mauvaise gestion », arguant en ce sens de la « nécessité de remplacer certains chefs de service défaillants et d'inciter les autres à prendre leurs responsabilités ». Plus conciliante a priori vis-à-vis de l'actuel directeur de la résidence Aïcha Oum El Mouminine, installé depuis à peine treize mois, nous dit-on, et qui a « hérité de problèmes existant déjà avant son arrivée », l'UNEA appelle néanmoins ce dernier et la tutelle à intervenir pour mettre un terme à la propagation de la drogue dans cette cité universitaire et appelle également les autorités concernées à prendre leurs responsabilités pour « mettre un terme à ces graves dérives ».