Une enquête a été engagée par la direction de la santé de la wilaya pour faire la lumière sur les circonstances du décès d'une jeune mère de 32 ans. Des dizaines de personnes venues du quartier Sud-ouest de Tizi Ouzou se sont rassemblées, dimanche dernier, devant le portail de l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) en gynécologie, Sbihi Tassadit de la même ville. Pour cause: «dénoncer la négligence et le laisser-aller qui règnent dans cette structure de santé après le décès d'une parturiente pour des raisons liées au mauvais fonctionnement de cette clinique», selon les proches et parents de la défunte. «La mort de la jeune femme, H. Djamila, âgée de 32 ans, s'est produite après son transfert vers le CHU Nedir Mohamed des suites d'une forte hémorragie. La défunte avait donné naissance, auparavant, à une petite fille», a expliqué le nouveau directeur de l'EHS Sbihi Tassadit. Avant qu'elle ne soit transférée au CHU de Tizi Ouzou, la patiente avait été prise en charge par deux chirurgiens exerçant dans la même clinique. «Ils ont tenté d'arrêter l'hémorragie, mais en vain. Elle était entre les mains d'excellents médecins», a insisté le directeur de la clinique, avant d'avouer que «ces services étaient contraints d'acheminer des réactifs et des poches de sangs des hôpitaux de Dellys (Boumerdés) et Belloua». Néanmoins, les parents qui sont décidé de déposer plainte pour «négligence de l'équipe médicale», ont présenté d'autres précisions sur les faits. «Dès qu'elle a commencé à ressentir des vertiges, la jeune mère n'avait pas cessé d'appeler l'infirmière de service. Cette dernière n'était pas à l'étage car elle n'est venue qu'une heure et demie plus tard. Son évacuation vers le CHU de Tizi Ouzou a été également problématique puisqu'ils ont mis beaucoup de temps pour la transporter», raconte un proche de cette famille. Lors de la manifestation des habitants du quartier Sud-ouest devant la clinique, le directeur de l'établissement, M. Amrar, ainsi que le directeur de la santé, M. Gaceb, se sont rendus sur les lieux pour calmer un tant soit peu les parents. Sur place, le DSP a affirmé qu' «une enquête vient d'être ouverte et j'ai chargé le directeur de l'établissement de rédiger un rapport sur les circonstances de ce cette mort», avant de faire état des avancées du groupe de travail chargé de trouver des solutions pour le problème des évacuations inter structures. De son côté, le directeur de l'établissement a déclaré : «S'il s'avère que la mort de la parturiente est liée à la prestation du service du personnel, le conseil de discipline local se réunira pour sanctionner les fautifs». Sur un autre volet, le même responsable a décliné le plan de travail qu'il a entamé depuis son installation au poste de directeur de la clinique Sbihi, suite à ces décès récurrents de femmes dans des conditions souvent décriées par leurs parents. «Nous avons constaté, en effet, qu'il y avait une mauvaise organisation des services. Nous avons commencé à réorganiser les effectifs dans le but d'équilibrer la composante des équipes de sorte qu'elles soient homogènes au niveau de chaque service», a ajouté le directeur.