Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari, a effectué jeudi une visite de travail à Tizi Ouzou où il s'est rendu dans plusieurs établissements hospitaliers, y compris à l'EHS en gynécologie et obstétrique Sbihi- Tassadit qui occupe ces derniers temps la Une de la presse nationale. L'établissement a enregistré depuis environ six semaines au moins quatre décès parmi les parturientes, deux autres ayant rendu l'âme au CHU Nedir-Mohamed de la ville quelques jours ou quelques semaines après leur accouchement. Apostrophé par des journalistes, à l'issue de sa halte dans cette clinique, Abdelaziz Ziari relativisera la situation décrite par les journalistes, en disant regretter les décès enregistrés. «La mortalité maternelle existe partout dans le monde et son taux à la clinique Sbihi est en dessous de la moyenne nationale» a affirmé le ministre pour qui cette question relève de la politique de la santé publique, estimant que l'objectif du gouvernement est de «réduire ce taux». Reconnaissant que le nombre de patientes décédées est un peu élevé en un laps de temps aussi court, Abdelaziz Ziari a annoncé avoir demandé une enquête administrative dans l'objectif de comprendre les raisons et les circonstances de ces décès, sans exclure la possibilité de morts causées par des pathologies préexistantes chez les parturientes. «N'oubliez pas qu'il y a des femmes qui viennent accoucher avec des maladies préexistantes qui provoquent parfois des complications pendant l'accouchement» a précisé le ministre de la Santé qui n'a pas manqué de rendre hommage au personnel de l'EHS Sbihi-Tassadit pour leur dévouement, notamment en donnant le bilan de l'établissement pour l'année 2012 et le nombre effarant des accouchements qui y ont été réalisés. En effet pour un établissement dont les capacités sont de 72 lits, les 10 167 accouchements (ayant donné 10 243 naissances) qui y ont eu lieu durant l'année 2012 et le taux d'occupation de 138,12% peuvent être considérés comme énormes. Reste à savoir ce que va donner l'enquête ordonnée, notamment en matière de négligence ou d'erreurs médicales dénoncées ici et là. En outre, le ministre de la Santé a fait une halte au CHU Nedir-Mohamed où on lui a présenté l'établissement sur un écran géant. A la fin de la présentation, il sera apostrophé par quelques citoyens, notamment membres d'un comité de quartier de Tizi Ouzou, qui ont dénoncé la mauvaise gestion du CHU. «Les malades sont orientés vers les cliniques privées pour tout et n'importe quoi, Monsieur le ministre. Des plus simples analyses sanguines aux différentes radios, particulièrement le scanner et l'IRM, ont fait la fortune des cabinets et des laboratoires privés, alors que c'est disponible au CHU» a dénoncé l'un d'eux qui a échappé à la «vigilance» des éléments des services de sécurité et des gardes du corps, révélant que pour le président de la JSK, Mohand Chérif Hannachi, qui a eu une chute accidentelle à son domicile, «la direction de l'hôpital a fait appel, de nuit à un spécialiste en radiologie pour une IRM, au moment où les pauvres citoyens arrivent difficilement à obtenir un RDV de plusieurs mois ou sont tout simplement orientés vers le secteur privé».