Depuis l'instauration en 2003 de la première Journée mondiale contre la peine de mort, la tendance générale dans le monde est à l'abolition de la peine capitale, estime la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH) qui souligne que plus de deux tiers des Etats membres de l'ONU l'ont abolie dans la législation ou en pratique ; une tendance confirmée par l'Assemblée générale des Nations unies qui a adopté, le 21 décembre 2010, la résolution 65/206 appelant à un moratoire universel sur l'utilisation de la peine de mort en vue de l'abolition universelle. Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, la LADH, dirigée par maître Boudjemaâ Ghechir, à l'occasion du 11e anniversaire qui correspond au 10 octobre, estime que «l'abolition de la peine de mort est une cause hautement symbolique qui rappelle que Dieu seul donne le souffle de vie, et lui seul a le droit de l'ôter ; rien ne prouve l'efficacité de la peine de mort contre la destructivité humaine puisqu'il n'y a pas de corrélation entre le maintien de la peine de mort dans une législation et la courbe de la criminalité. Ceci en plus de la faillibilité de la justice». La LADH, qui lutte depuis plusieurs années pour l'abolition, regrette qu'en Algérie la peine de mort figure encore au code pénal et que les juges prononcent des condamnations à mort. Et même si aucune exécution n'a eu lieu depuis la fin l'année 1993, le communiqué de la Ligue rappelle que notre pays a voté la résolution 62/149 de l'Assemblée générale de l'ONU appelant à un moratoire en vue de l'abolition de la peine de mort. «Mais le vote de l'Algérie ne peut concerner que les exécutions. Les personnes condamnées à mort restaient incarcérées avec une condamnation à mort pendante, dans le couloir de la mort (…). Cette attente au couloir de la mort elle-même constitue un traitement inhumain et dégradant.» Devant cette situation, les militants de la LADH réitèrent leur demande au président de la République de commuer les condamnations à mort en peine de 20 ans de réclusion à temps et demandent l'arrêt immédiat de toute condamnation à mort ainsi que la suppression des couloirs de la mort des prisons d'Algérie, lit-on dans la déclaration. La LADH appelle aussi le gouvernement à ratifier le deuxième protocole facultatif se rapportant au pacte international relatif aux droits civils et politiques et à se mobiliser en faveur d'une abolition définitive de la peine de mort.