Annoncée en grande pompe, l'opération lancée par le président de l'APC d'Alger, Abdelhakim Bettache, pour contraindre les propriétaires des commerces fermés à rouvrir, est un demi-succès. Après des mises en demeure placardées sur les devantures des 1235 magasins recensés par son administration, l'APC d'Alger a décidé de passer à une autre étape pour relancer l'opération. «Nous sommes passés à une deuxième phase, affirme Abdelhakim Bettache. Nous avons fait parvenir aux propriétaires qui n'ont pas répondu favorablement à la première mise en demeure un nouvel avertissement pour leur enjoindre de rouvrir leurs locaux. On leur a accordé un mois supplémentaire, après on transmet les dossiers à la justice.» Malgré les bonnes intentions du président de l'APC d'Alger, celui-ci est conscient des limites juridiques de son initiative : «Effectivement, les tribunaux ne peuvent pas contraindre un propriétaire à rouvrir son magasin s'il n'en a pas envie. Mais nous comptons beaucoup sur un coup de pouce de la justice pour nous aider à faire comprendre aux propriétaires l'importance de ce que nous voulons réaliser. Il est fondamental que toutes les institutions nous aident à faire d'Alger une capitale qui retrouve sa splendeur.» A défaut de la loi, Abdelhakim Bettache peut toujours miser sur la peur de l'Etat pour pousser certains propriétaires à procéder à la réfection de leur commerce et à reprendre une activité commerciale. «Certains propriétaires ont eu peur de voir leurs biens expropriés par l'Etat après avoir reçu une mise en demeure. Cette peur a même permis de régler des problèmes d'héritage à l'amiable entre les familles propriétaires», explique le P/APC. Cette crainte a permis pour l'instant la réouverture de 180 commerces sur les 480 que comptent les grandes artères de la capitale. Elle a également permis de mettre au jour des biens fermés, propriétés de l'Office de promotion des gestions immobilières (OPGI) et de l'APC. A l'Assemblée communale d'Alger, on tente de trouver une nouvelle formule pour pousser les propriétaires à la remise en activité de leurs biens. «On réfléchit à d'autres solutions, déclare Abdelhakim Bettache. On essaye d'avoir une communication plus fluide pour pousser les propriétaires à remettre en activité leurs commerces.»