Nombreux sont ceux qui déversent des matériaux de construction à même le sol, ou encore ceux qui se substituent aux agents de l'ordre en plaçant des objets hétéroclites, voire dangereux (même les clous) sur la chaussée pour empêcher le stationnement des véhicules. Eaux stagnantes et odeurs nauséabondes dans plusieurs endroits stratégiques de la ville de Souk Ahras exacerbent les citoyens qui ne savent à qui s'adresser. Non loin de la sortie de l'hôpital régional, des chaussées marécageuses font d'une artère principale un oued et portent aux cités avoisinantes. «J'ai des infiltrations importantes à l'intérieur de la maison où j'habite et c'est une eau porteuse de maladies que j'ai signalée au niveau de la commune de Souk Ahras sans jamais recevoir une réponse convaincante», déplore un habitant du prolongement de la cité Rebbahi. Même scène et mêmes doléances à la cité des 1700 Logements, Hai-Echahid, Djenene Teffeh, Ahmed Loulou Chaâbani et plusieurs autres cités du chef-lieu de la wilaya. Un autre phénomène, subi par la population locale, donne matière à jaser sur la gestion désastreuse des affaires de la cité. Des constructeurs bloquent la circulation pendant des heures en plein centre-ville et ne libèrent les lieux que lorsqu'ils le décident. Ceux qui déversent des matériaux de construction à même le sol et ceux qui transforment carrément des rues en impasses, en on compte des dizaines à Souk Ahras. «Regardez ces objets extrêmement dangereux que l'on place sur la chaussée pour empêcher le stationnement des véhicules, n'y a-t-il pas là une volonté de se substituer aux policiers ?» dénonce un automobiliste. Cageots, fer forgé en forme de lances coupées, fil barbelé, bonbonne de gaz butane, échelle, pierres, pots, chaise et parfois même des planches porteuses de clous sont placés devant les commerces pour dissuader les inconnus de stationner leurs voitures devant les magasins. L'alibi invoqué par les auteurs de ces actes est le suivant : «Si nous libérons l'espace immédiat à nos propres magasins nous ne pourrons pas décharger notre marchandise.» Une ville sans parkings et sans espaces de stationnement ne peut qu'admettre l'illégal et tolérer l'interdit.