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De la difficulté d'être «Arabe» aujourd'hui
Conférence tenue par Wassiny Laredj et Inaâm Bioud
Publié dans El Watan le 04 - 11 - 2013

C'est quoi être Arabe ? Pourquoi les pays arabes peinent à entrer dans la modernité ? Quel avenir pour les peuples du Monde arabe ? Ce sont là quelques questions soulevées, le samedi 2 novembre, lors d'une conférence sur le thème «Etre Arabe et survivre au XXIe siècle».
Une communication a été animée par Wassiny Laredj, écrivain et Inaâm Bioud, écrivaine et directrice de l'Institut supérieur arabe de traduction, à l'occasion du Salon international du livre d'Alger. D'emblée, Inaâm Bioud rappelle les propos tenus après les événements du 11 septembre, selon lesquels les 19 personnes ayant fomenté les attentats étaient des «Arabes». La perception de cette région du monde a changé dès le début de ce siècle. «Mais que signifie le fait d'être Arabe ? Est-ce une identité, une croyance ? », interroge Inaâm Bioud. Certes, les 22 pays arabes ont tous leurs particularités. Bien sûr, ils ont en commun l'unité géographique et une langue dont chacun présente une variante spécifique. Mais comment expliquer que cette appartenance ethnique soit aujourd'hui rejetée dans certains pays ? Pourquoi ne sommes-nous pas fiers d'être «Arabes»? Les deux conférenciers tentent d'apporter quelques éléments de réponse.
Inaâm Bioud précise que les pays arabes connaissent aujourd'hui la modernisation, mais pas la modernité. «Celle-ci, glisse-t-elle, doit atteindre les mentalités.» «Eu égard à la désillusion qui prédomine, il est difficile d'imaginer nos sociétés dans cinquante ans. Notre avenir se décide en dehors de nos murs. Quel projet de société propose-t-on aux jeunes? Comment appréhender les contradictions qui traversent nos sociétés ? Comment passer de la modernisation à la modernité ? », lance-t-elle. Pour Wassiny Laredj, l'arabité est un concept culturel et non pas ethnique. Le problème consiste, selon lui, dans la situation actuelle du Monde arabe. Les prémices de ce que Laredj peine à nommer «révolutions» n'augurent, d'après lui, rien de bon pour les pays arabes. «Je crois encore que les pays arabes sont (ont été) dirigés par des dictatures archaïques mais un régime moyenâgeux c'est bien pire», assène-t-il. Pour approfondir sa réflexion, il remonte aux accords Sykes-Picot qui ont redessiné la carte du Monde arabe, interdisant ainsi la formation de conglomérats. «L'Arabe qui se déplaçait librement de Jérusalem à Damas a vu ainsi l'édification de nouvelles frontières», souligne-t-il.
Les révolutions arabes sont, d'après Laredj, une suite logique de la dislocation du Monde arabe, entamée après la Première Guerre mondiale. Les printemps arabes ne seraient, à ses yeux, qu'un plan «Sykes-Picot bis» dont le but est de remodeler la carte du Moyen-Orient. «Il faut reconnaître, admet-il, que les pays du Monde arabe ont préparé le terrain parce qu'ils ne sont pas parvenus à régler leurs problèmes.» Et puis, il y a ces minorités qui, dans chaque pays arabe, se sentent de plus en plus refoulées». «Quand un Kurde vit sous l'égide d'un pays qui se nomme ‘‘République arabe syrienne'' se sentira-t-il Syrien ?», interroge Wassiny Laredj. Et d'enchaîner : «Comment veux-tu que je sois fier d'être Algérien alors que tu ne reconnais pas mon histoire.» Nacer Djabi, sociologue et modérateur du débat, fait remarquer que «l'arabité est aujourd'hui rejetée en Algérie, alors qu'elle constituait un slogan dans la guerre d'indépendance».
Inaâm Bioud définit l'arabité par ce «sentiment d'être chez soi dans les autres pays arabes», en précisant que c'est notre «diversité qui nous unit». «Comment transformer cette appartenance ethnique en appartenance citoyenne», interroge-t-elle. Elle plaide pour l'édification d'un espace de citoyenneté arabe dans lequel les visas et autres encombres administratives seraient bannis. La directrice de l'Institut arabe de traduction relève une certaine hypocrisie dans l'application de la langue arabe. «Qu'on choisisse une langue, plaide-t-elle, n'importe laquelle, mais qu'on l'applique sans hypocrisie.» Il est essentiel, souligne l'écrivaine et la traductrice Inaâm Bioud, de départir la langue arabe de son caractère sacré, qu'elle devienne enfin une langue de vie utilisée au quotidien.


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