Hier, à l'APW de Béchar, un débat, sur fond d'un constat peu reluisant sur la gestion des structures sanitaires de la wilaya, s'est instauré entre élus et responsables de la Santé publique et privée. Le débat a eu lieu aussi en présence des professeurs et spécialistes de la médecine travaillant dans plusieurs CHU des régions du Nord venus dans le cadre d'une mission médicale bénévole pour secourir les populations démunies de la région. Intervenant le premier, le président de l'Ordre régional des médecins a trouvé aberrant le fait que l'on affecte au service des urgences de l'hôpital «240 Lits» de jeunes médecins fraîchement diplômés sans aucune expérience médicale. Ce service, a-t-il, souligné, n'est pas doté, comme il se doit, d'un défibrillateur et d'un échographe indispensables. Le même service n'est pas sécurisé et des agressions contre des médecins sont souvent signalées, a-t-il fait remarquer. Un médecin psychiatre a, quant à lui, tiré la sonnette d'alarme du service qu'il gère depuis douze ans en déplorant le fait qu'il passe plus son temps à réclamer les ingrédients pour le nettoyage de sa structure sale qu'à s'occuper du problème des médicaments manquants, des infirmiers qui font cruellement défaut et de la prise en charge des malades. Son témoignage est corroboré par l'accroissement des malades mentaux qui circulent dans les rues de la ville, témoigne-t-on. La structure psychiatrique est un service rattaché à l'hôpital n'ayant aucune autonomie dans sa gestion. Un constat semblable a été établi par le médecin chef d'une polyclinique au centre de la ville, qui a déploré le manque de moyens et instruments de travail pour répondre aux besoins essentiels des patients. «A titre d'exemple, il n'existe pas de maison des diabétiques, et ces derniers sont livrés à eux-mêmes», a-t-il fait savoir devant l'assistance. Relayé par un spécialiste chef de service hématologue, celui-ci a évoqué le drame que vivent les patients affectés par le cancer qui sont évacués vers les établissements du Nord et s'indigne que l'hôpital ne dispose pas, et ce, depuis deux ans, d'oncologue alors que des rapports ont été établis et adressés au ministère de la Santé publique, a-t-on appris. Les interventions au cours du débat ont mis en relief la problématique et le difficile maintien des spécialistes au Sud. Le logement et l'indemnité ne sont plus considérés comme mesures incitatives pour faire venir un spécialiste du Nord mais plutôt l'attribution d'un salaire décent et conséquent susceptible d'encourager le praticien à venir s'installer au Sud, a souligné un intervenant. Sur le manque de moyens au niveau des structures sanitaires, le DSP a répondu point par point, ajoutant que les recommandations sur la Santé publique faites dans l'enceinte de l'instance élue, il y a quatre mois, font l'objet d'un contrôle et suivi rigoureux de la DSP pour tout ce qui est du ressort de sa compétence qui va dans le sens de l'amélioration du secteur de la Santé publique dans la wilaya.