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L'expérience algérienne de Bourdieu comme modèle
Colloque international de sociologie
Publié dans El Watan le 28 - 05 - 2006

La rencontre de trois jours à laquelle participent des intervenants algériens et étrangers est orchestrée autour de cinq thèmes totalisant vingt communications enrichies chaque matinée et chaque après-midi par des débats qui, apparemment au vu du caractère ardu du sujet, n'intéressent que la communauté universitaire.
Les ambitions du colloque, qui a été ouvert par Mme Yahi, chef de cabinet de la ministre de la Culture et Slimane Hachi, directeur du CNRPAH, ont été explicitées par le chercheur Kamel Chachoua. L'idée a précisé ce dernier « était de réanimer la réflexion et la recherche sociologique mises à mal par la situation vécue dernièrement par le pays ». M. Chachoua a tenu à situer la barre à un niveau aussi modeste que raisonnable en rappelant qu'il s'organise dans le monde plusieurs colloques sur ce sociologue français dont la carrière, certes, a peut-être été déterminée par ses débuts de chercheur en terre algérienne. A propos justement de cette « expérience algérienne », elle se limite à quelques travaux de jeunesse que Bourdieu a effectués, notamment en Kabylie, lors de son service militaire. Ces recherches ont peut-être influencé le devenir de ce philosophe d'extraction béarnaise qui sera plus tard professeur de sociologie à Lille. A l'exception des travaux menés en Algérie à la fin des années 1950 et au début des années 1960, Bourdieu ne s'intéressera plus à ce pays ni à toute autre contrée du Sud pas plus qu'il n'interrogera à un moment ou à un autre le fait colonial. « Son rapport en Algérie était très paradoxal comme s'il avait une gêne, une ambiguïté... », affirme encore Chachoua. Ceci étant, Bourdieu a été un intellectuel d'une fécondité incontestable même si sa production intéresse surtout le monde développé (l'Occident, la Corée et le Japon). Sa sociologie qui embrasse un spectre incroyablement large d'aspects (souvent très pointus ou particuliers) de la vie sociale a été traduite et diffusée dans le monde entier. Le sociologue se caractérise également par un certain engagement. Il fera sien le credo suivant durant toute sa vie scientifique « Il n'y a pas de science sans engagement et pas d'engagement sans science. » Monique de Saint-Martin, chercheuse française, qui a collaboré avec Bourdieu dans les réseaux que ce dernier structurera au niveau mondial, a fait une communication remarquée pour parler du « fondateur d'une école sociologique internationale et/ou d'une entreprise multinationale ». Il s'agit de ce que l'on connaît traditionnellement d'une « école de pensée ». Quant à l'entreprise, il s'agit tout bonnement d'une « société » au sens matériel et économique du terme dans laquelle des réseaux et même des filiales peuvent s'organiser pour mener à bien des opérations de recherche lesquelles doivent être capables de produire des biens marchands. Monique de Saint-Martin affirme avec assurance : « Si Bourdieu a bien été le fondateur d'une école sociologique proposant des concepts, des méthodes de recherche et une démarche sociologique originale, comptant de nombreux élèves, il a été aussi un entrepreneur ; c'est en effet une véritable entreprise scientifique avec une revue, des réseaux de recherche et de nombreuses ramifications nationales et transnationales qu'il a développée. » Les débats, qui ont pu paraître lourds à cause d'une intervention qui a été soupçonnée de teinte « communautariste » à cause de l'aspect assez marginal qu'elle a traité, s'animèrent lorsque la sociologue Claudine Chaulet fit remarquer en des termes directs et sans détour que Bourdieu ne s'était plus préoccupé de l'Algérie et des questions coloniales depuis son départ d'Algérie en 1960. Le rappel fit mouche d'autant plus que le colloque porte sur « l'expérience algérienne de Bourdieu ». Des murmures embarrassés condamnèrent aussitôt le zèle des « vigiles » mais même Monique de Saint-Martin admit que Bourdieu n'a pas eu de grandes préoccupations à l'endroit des pays colonisés, des pays arabes ou des pays du Sud. Alors peut-on être fondateur d'une école de sociologique internationale et d'une entreprise scientifique multinationale sans traiter du passé, du présent et de l'avenir de la moitié de l'humanité ?

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