La Coalition de l'opposition syrienne a répété, hier, qu'elle ne participerait à une éventuelle conférence de paix à Genève qu'en échange de gestes du régime de Damas et de son allié russe, au premier jour de sa réunion à Istanbul. «Nous avons toujours dit que nous étions totalement favorables (au processus) de Genève, mais nous craignons que, si nous nous y rendons, le régime Al Assad ne soit pas sérieux quant à son application», a déclaré à la presse le porte-parole de la Coalition, Khaled Saleh. «Tout le monde sait que le régime Al Assad va encore essayer de gagner du temps (...) et tuer plus de civils syriens», a-t-il poursuivi. «Nous souhaitons aller à Genève, mais tout le monde doit être sérieux, pas seulement le régime Al Assad mais aussi ses alliés russes. Nous voulons que les Russes exercent une très forte pression» sur Damas, a-t-il poursuivi, rappelant qu'ils étaient parvenus à le faire pour imposer le démantèlement de ses armes chimiques. Interrogé sur la date à laquelle l'opposition se prononcerait sur son éventuelle participation à cette conférence, M. Saleh a répondu que les opposants syriens «n'ont toujours pas reçu d'invitation de la part de l'ONU». M. Saleh a par ailleurs une nouvelle fois rejeté catégoriquement l'idée que le président Al Assad puisse jouer un rôle dans toute solution négociée au conflit : «Il est devenu évident pour tout le monde qu'Al Assad ne peut exercer aucun rôle si Genève 2 est véritablement mis en œuvre, que ce soit dans une période transitoire ou après.» «Je peux juste dire qu'il mérite un procès équitable», a-t-il conclu. Très divisée, la principale vitrine politique des adversaires de Bachar Al Assad est réunie depuis hier matin dans un hôtel d'Istanbul pour évoquer notamment sa participation à une éventuelle conférence de paix à Genève, à une date que Russes et Américains ne sont pas parvenus cette semaine à fixer.