Le marasme dans lequel vivent les étudiants de la nouvelle ville universitaire de Ali Mendjeli, Constantine 3, se poursuit toujours, deux mois après l'entame de l'année universitaire. Ces derniers et après plusieurs mouvements de protestation, allant jusqu'à la fermeture de l'accès à la structure, ont décidé de porter leurs doléances au wali de Constantine lors de sa récente visite aux lieux. «Nous n'avons cessé de dénoncer le calvaire qu'on continue de vivre sur tous les plans, avec des conditions pédagogiques et de vie intolérables, mais personne parmi les responsables des œuvres universitaires ne nous écoute», ont-il déclaré au wali. Dans cette nouvelle université, les étudiants manquent toujours des plus simples commodités. Il s'agit de plus de 2000 étudiants inscrits dans les facultés d'architecture, gestion et urbanisme, biotechnologie, sciences politiques, communication et audiovisuel, procédés pharmaceutiques et médecine. Le pôle qui compte également 20 résidences de 2000 lits chacune, dont 15 ont été réceptionnées, présente un déficit important en matière de services d'accompagnement. «Figurez-vous que pour tout ce nombre d'étudiants, en plus des encadreurs, du personnel de l'administrations et des travailleurs, il n'y a qu'un seul restaurant de 800 places et seulement une dizaine de bus pour le transport», déplorent des étudiants. «Il nous arrive de rater les repas à midi et de nous contenter de repas froids le soir, c'est une véritable misère», disent-ils. Ils se disent floués, surtout qu'ils ne s'attendaient pas à découvrir les dures conditions de cette nouvelle université qu'on leur a tant vantée. «Il nous arrive de rater des cours à cause du manque des transports, une fois dans les salles de cours, on grelotte car on n'a même de chauffage», dénoncent-ils au wali. Les résidents relèvent aussi l'absence de commerces ou de foyer où ils peuvent s'approvisionner en produits alimentaires. Par mesure d'urgence, les services concernés ont renforcé le parc de transport par d'autres bus mais le nombre demeure toujours insuffisant. Côté hébergement, ce n'est pas la joie, avec des chambres dépourvues de chauffage. L'insécurité demeure aussi la principale source d'inquiétude pour ces résidents, notamment les filles. «Des groupes de délinquants ne trouvent aucune difficulté à franchir les clôtures de l'université, qu'il est toujours difficile de contrôler vu son immensité ; ils y accèdent pour voler divers objets, alors que plusieurs cas d'agression ont été enregistrés sur des filles», déplorent-ils. Il y a l'absence d'un centre médical à l'université et dans les résidences. Outre cela, les étudiants ont affirmé que plusieurs équipements techniques nécessaires pour les études, notamment de médecine et d'architecture, n'ont pas été installés dans les facultés. Il est utile de rappeler que «la plus grande université d'Afrique» est conçue pour accueillir dans quelques années près 40 000 étudiants.