La neige, la pluie et les vents qui se sont abattus sur la région durant cette semaine sont annonciateurs d'un hiver rigoureux. Dans la nuit de lundi dernier, les sommets de plus de 1.200 mètres d'altitude ont reçu leurs premiers flocons de neige. Ce qui démontre que, contrairement aux années passées, la poudreuse n'a pas accusé de retard. Cette vague de froid inquiète quelque peu les habitants des contrées montagneuses qui se ruent sur les stations services et les dépôts de gaz butane pour s'approvisionner en ces énergies. A Aïn El Hammam ou à Iferhounene, on se prépare déjà à faire face aux affres de l'hiver avec les moyens du bord, comme au bon vieux temps. Les habitants qui attendaient le gaz de ville pour 2009 et les années suivantes, ne se font plus d'illusion quant aux promesses, jamais tenues, de voir les villages alimentés en ce précieux combustible. C'est «pour cet hiver», nous ressasse-t-on à chaque début de l'été. Ne voyant rien venir, les citoyens, «de peur de mourir de froid», comme ils le disent, n'ont pas abandonné les gestes rituels qu'ils accomplissent chaque année depuis toujours. Chacun prépare l'hiver à sa manière. Les plus nantis ont déjà fait des provisions de mazout en quantité suffisante pour plusieurs mois. Quant familles pauvres, le coût de la vie oblige, elles ne peuvent que se rabattre sur le bois de chauffage que l'on transporte à dos d'âne depuis des champs éloignés. De la protection de l‘environnement ou de la préservation des forêt, elles n'en ont cure. «Je ne vais tout de même pas laisser mes petits enfants mourir de froid ?», nous rétorque un vieil homme à ce propos. Traumatisés par ce qu'ils ont vécu avec les neiges des années 2005 et 2012, les montagnards restent accrochés aux bulletins météo de la télévision. A la moindre annonce de la neige, on se rue sur les magasins d'alimentation générale pour refaire les réserves de semoule, de pâtes alimentaires et de lait. On remplit les bonbonnes de gaz et on essaie de stocker le plus possible de bois et de mazout pour ne pas être pris au dépourvu. On sait maintenant que l'hiver peut être long. Quant au gaz naturel que certains responsables ont promis pompeusement, il tarde à pénétrer dans la plupart des villages.