Comme un bon chef du gouvernement tout frais sorti de l'école des couloirs, Abdelaziz Belkhadem a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a promis d'œuvrer « pour que les élections se déroulent dans la transparence ». La phrase est connue, tout comme le bois et l'arbre dont elle est issue, tout comme la profession de foi d'un régime qui a toujours préféré la gestion contrôlée des équilibres au vote réputé incontrôlé des Algériens. Que va-t-il se passer en 2007 ? s'est demandée Houria, 17 ans, qui atteindra l'âge de voter l'année prochaine. Sujet d'inquiétude majeur et véritable obstacle à la confiance entre gouvernés et gouvernants, la crédibilité des élections reste le seul thermomètre des intentions véritables. Alors que l'Afrique arrive maintenant à organiser des élections libres, que le problème est réglé en Amérique du Sud et que l'Asie, pays musulman comme l'Indonésie, et la Malaisie incluse, a entamé depuis longtemps son processus de représentativité réelle, l'Algérie continue à truquer sans remords ses élections par un système de quotas à négocier avant le scrutin. Dans cette politique de parts de marchés démocratiques à concéder, que va devenir le RND maintenant qu'il est aux portes de l'opposition ? Personne ne va pleurer sur son sort, car dans la dernière séquence de la guerre que se livrent le FLN et le RND, il ne s'est pas agi d'assurer des résultats honnêtes aux prochains scrutins de 2007, mais de s'assurer les fonctions officielles qui permettent de prendre la plus grande influence possible à la distribution des quotas. De là, Belkhadem ou Ouyahia, c'est Moussa Hadj contre Hadj Moussa allant tous deux au pèlerinage par des chemins différents. Avec au-dessus, le télécommandeur des croyants dans le rôle du président. Et à l'intérieur de la machine, Zerhouni dans le rôle du technicien des circuits intégrés.