Le dialogue politique entre l'Algérie et l'UE devrait connaître un coup d'accélérateur après le succès de la première session du Conseil d'association UE-Algérie tenue à Bruxelles, selon Eneko Landaburu, directeur général des relations extérieures à la Commission européenne. Le responsable européen, qui s'exprimait dans une conférence de presse hier en début de soirée à Alger, a indiqué avoir déjà rencontré les secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères et de l'Energie. Les ministres de ces deux départements, ayant pris des engagements en Malaisie pour le mouvement des non-alignés (pour M. Bedjaoui) et au Venezuela pour la conférence de l'Opep (pour M. Khelil), Eneko Landaburu a déclaré ne pas vouloir reporter cette visite qu'il voulait effectuer depuis longtemps. Cette visite consacre, en quelque sorte, la relance du dialogue politique entre l'Algérie et l'UE. Il considère qu'il y a un engagement réciproque pour consolider les relations, les développer et les approfondir. Concrètement, il y a lieu de définir la vitesse à imprimer à la réalisation des objectifs et les structures du dialogue. A court terme et parmi les domaines particuliers cités par M. Landaburu, qui sont au nombre de trois, il y a tout d'abord la mise en place des groupes de travail et des comités. En deuxième lieu, il s'agit de trouver un accord sur nos objectifs et nos ambitions sur notre politique énergétique. Le troisième objectif serait d'avancer dans un accord de réadmission et un accord pour faciliter les visas des deux côtés. La nouvelle étape de l'application de l'accord d'association pourrait se résumer à l'existence d'un instrument, à la détermination des ambitions et à la mise en place d'un cadre de travail. Après une déclaration d'introduction, M.Landaburu, qui était accompagné de Lucio Guerrato, chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie a répondu aux sollicitations des représentants de la presse. Concernant la coopération proprement dite, visée par le dialogue politique, M. Landaburu a énuméré trois domaines qui concernent l'Algérie, qui est l'un des plus grands fournisseurs de l'Europe en énergie : « La convergence de nos règles de marché en tant que partenaires, le développement des débouchées pour le gaz et le pétrole avec les grandes infrastructures avec l'objectif d'augmenter la vente globale (investissements et technologies) dans la mesure des intérêts structurels, une politique de réadmission et l'objectif de bâtir une politique de l'immigration légale dans la dignité et combattre l'immigration illégale. Sur ce dernier point, M. Landuburu a fait référence à une politique de facilitation des visas. Concernant le mouvement des personnes, l'approche doit être globale selon M. Landuburu. « J'ai demandé à trouver un équilibre » lors de ses discussions avec le ministère des Affaires étrangères a- t-il précisé. La Commission européenne a proposé d'organiser une réunion d'un groupe de travail conjoint avant l'été, a indiqué le responsable européen. A propos de l'accès des entreprises énergétiques aux marchés, il y a le principe de la réciprocité que nous appliquerons, a précisé M. Landaburu. Cette question concerne surtout les entreprises algériennes, puisque le domaine minier algérien est déjà ouvert aux entreprises européennes. A propos de la directive gaz de la Commission européenne et la possibilité de la réviser, M. Landuburu, qui n'a pas donné de détail, a indiqué : « Quand on s'engage sur des objectifs stratégiques, surtout pour le gaz et permettre une plus grande production ‘‘pour assurer la sécurité des approvisionnements'', il est clair que les règles peuvent changer selon les circonstances », a-t-il estimé. « Il n'y a pas de sujet tabou... on verra », a-t-il ajouté.